Le Journal de Quebec - Weekend

PERCER À NASHVILLE FAÇON À LA DE ROBBY JOHNSON

On dit souvent que l'aventure de Robby Johnson à Nashville relève du conte de fées. Pourtant, la percée américaine du chanteur beauceron n'a rien de magique. Pour gagner sa vie dans la capitale du country, Johnson doit travailler comme un forcené, bouscul

- Cédric Bélanger cedric.belanger @quebecorme­dia.com

La vie des gens riches et célèbres, c'est encore loin d'être le quotidien de Robby Johnson et sa conjointe, son fidèle bras droit, Pier-Anne Lachance.

Bien sûr, il a lancé un premier album et une de ses chansons s'est retrouvée dans un important top 30 aux États-Unis. Mais en 2016, tout cela n'est plus une garantie qu'on peut s'acheter une luxueuse résidence dans une banlieue cossue.

«Il faut faire des shows. Tu t'arranges pour faire des tournées qui se rentabilis­ent elles-mêmes. Il y a des soirs que tu ne fais pas une cenne parce que tu dois investir sur tes musiciens et ton déplacemen­t. Sauf que le lendemain, tu vas refai- re ton argent avec un autre show», raconte Robby Johnson.

L'artiste québécois est également en train de finaliser un contrat d'édition avec une firme de Nashville. «C'est quelque chose qui devrait aider mais c'est du long terme.»

Il y a aussi la publicité pour McDonald's, tournée l'hiver dernier à SaintGeorg­es de Beauce, qui a permis de remplir les coffres. «Mais on ne fait pas sa vie avec ça», avertit sagement Johnson.

BRISER LES RÈGLES

Afin de faire sa place dans le très conservate­ur milieu musical de Nashville, le clan Johnson a décidé de sortir des sentiers battus. Chanter à David Letterman, défiler sur le tapis rouge des Country Music Awards et tourner un vidéoclip avant même d'avoir un album en vente, ce n'est pas dans les moeurs dans la capitale du country. «On leur a joué un tour avec South Of

Me. La méthode à Nashville, c'est d'attendre que la chanson monte dans le top 30 et ensuite de sortir un vidéoclip. Nous, on a sorti le vidéoclip et le single de South Of

Me. Et nous sommes montés au 18e rang. Nashville ne nous a pas vus venir. Ils nous trouvaient stupides de mettre 100 000 $ sur un vidéoclip quand on ne sait même pas si la toune est bonne. De notre côté, on pense que la toune va être encore meilleure avec un vidéoclip. Pour le prochain single, qui sera Don't Look

Back ou I Ain't The Guy, on va suivre la même recette», indique Pier-Anne Lachance.

PROTECTION­NISME AMÉRICAIN

Il y a par contre une règle non écrite que Johnson doit suivre: ne pas crier sur tous les toits qu'il vient du Canada. À Nashville, ça peut fermer des portes.

«Il y a du protection­nisme et c'est dur. Shania Twain, pas une radio aux ÉtatsUnis ne voulait la jouer à ses débuts. C'est son vidéoclip qui l'a lancée et les radios n'ont pas eu le choix d'embarquer», soulève Robby Johnson.

«Quand ils nous ont dit qu'il fallait rester à Nashville pour y faire de la musique, ce n'était pas une blague», renchérit sa conjointe.

Malgré les embûches, Robby Johnson est heureux comme un poisson dans l'eau à Nashville. Tellement qu'il tient à partager son aventure avec ses fans d'ici à travers le spectacle qu'il présentera la semaine prochaine au Capitole de Québec.

«Ce show, c'est mon histoire, les anecdotes survenues à Nashville. Je ne peux pas amener les gens avec moi là-bas même si j'aimerais qu'ils vivent ça. Alors je ramène tout ça ici. Ce ne sera donc pas uniquement un show de musique. C'est un spectacle familial.» Par le biais d'un concours en ligne, quatre jeunes voix québécoise­s inconnues du grand public pourront partager la scène avec Robby Johnson, le temps d'une chanson, lors de chaque représenta­tion au Capitole. Il s'agit des Beauceronn­es Jessica Pruneau et Mélodie Quirion, de Vanessa Roberge, de Trois-Rivières, et Treecy McNeil, de Montréal. Robby Johnson sera au Capitole de Québec pour une série de quatre concerts les 15, 16, 17 et 18 juin.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada