Le Journal de Quebec - Weekend
Les 3 p’tits cochons 2
Ce n’est pas parce que Paul Doucet, Guillaume Lemay-Thivierge et Patrice Robitaille savent jouer que ce deuxième volet des 3 P’tits cochons est bon.
La faute en revient au scénario, qui se veut hilarant, mais qui n’est malheureusement que bancal et inintéressant. Le tout débute lorsque Rémy (Paul Doucet qui fait de son mieux avec ce qu’on lui a donné), toujours entre deux avions, se rend à Shanghai pour affaires. Au cours de ce voyage, il en profite pour tromper Dominique (Sophie Prégent dont les dialogues monosyllabiques ne sont là que pour renforcer ses mimiques absurdes) d’abord avec une femme, puis avec un homme. À son retour, sa femme le met dehors après lui avoir montré des photos plus que compromettantes de ses incartades asiatiques.
Pendant ce temps, Christian (Guillaume Lemay-Thivierge) s’est fait mettre dehors par sa énième blonde et demande l’hospitalité à Dominique, qui ne peut se résoudre à refuser ce service à son beau-frère. Toujours pendant ce temps, Mathieu (Patrice Robitaille) tombe d’un toit et se retrouve immobilisé. Geneviève (Isabel Richer) lui trouve une infirmière, Ginette (Francine Ruel), avec qui notre blessé – contre toute attente et en dépit des événements vus dans le premier long métrage – folâtrera.
En 102 minutes, le réalisateur JeanFrançois Pouliot ainsi que le duo de scénaristes formé par Pierre Lamothe et Claude Lalonde ne nous épargnent rien. De l’histoire entre Christian et Dominique en passant par la jalousie mal venue de Mathieu et les errements peu crédibles de Rémy, Les 3 p’tits cochons 2 accumule les lieux communs sans parvenir à trouver un angle comique qui se tienne.
PASSER À AUTRE CHOSE
Ainsi, la bisexualité de Rémy fait l’objet de réflexions qui semblent sorties d’une autre décennie, notre homme d’affaires craignant que sa sexualité lui coûte son travail (!). Christian découvre enfin l’amour avec un grand A dans les bras de Dominique… et Guillaume Lemay-Thivierge passe son temps torse nu ou complètement nu, ce qui finit rapidement par lasser. Enfin, Mathieu – Patrice Robitaille remplace Claude Legault qui n’a pas souhaité ou n’a pu rempiler… et on le comprend – affublé de problèmes érectiles, trouve le moyen de se faire prendre en flagrant délit par une Geneviève étonnamment compréhensive.
Je passe sous silence les scènes arrivant comme un cheveu sur la soupe (celle de la garde-robe avec Guillaume Lemay-Thivierge à qui Sophie Prégent passe une cravate) ou cette désagréable habitude de constamment montrer les femmes comme des frustrées castratrices et les hommes comme de grands adolescents attardés inconséquents. Il serait temps de passer à autre chose, vous ne pensez pas?