Le Journal de Quebec - Weekend

UN FILM ACTION Á 100% ASSUMÉ Á 200%

En 2006, Alain DesRochers hésitait à présenter un projet de long métrage comme Nitro aux institutio­ns financière­s. «J’étais gêné de faire un film d’action!», raconte le cinéaste au Journal. Dix ans plus tard, les choses ont bien changé. Fini, la culpabili

- Marc-André Lemieux Le Journal de Montréal marc-andre.lemieux @quebecorme­dia.com

Nitro Rush est effectivem­ent bourré de scènes d’action. On parle de combats à mains nues, d’attaques à mains armées, de poursuites en voitures et même d’hébertisme extrême.

L’histoire du film, scénarisé par Martin Girard d’après une idée originale d’Alain DesRochers, reprend six longues années après la conclusion du premier film, quand Max (Guillaume Lemay-Thivierge) est jeté en prison pour avoir tué un policier en tentant de sauver sa femme hospi- talisée. Fortement ébranlé, leur fils Théo (Antoine DesRochers) a toujours refusé de revoir son père, qu’il accuse d’avoir laissé mourir sa mère.

Aujourd’hui adolescent et particuliè­rement doué en informatiq­ue, ce dernier se retrouve au coeur d’une affaire de drogue. Nommée la «nitro rush», cette nouvelle substance, aussi puissante que destructri­ce, promet de faire des ravages. Quand Max apprend que Théo est mêlé à toute cette affaire, il n’a qu’un objectif en tête: s’évader de prison pour sortir son fils des griffes d’un dangereux criminel.

Alain DesRochers a changé sa façon de construire un scénario pour pouvoir profiter au maximum des aptitudes phy- siques de Guillaume Lemay-Thivierge. «Il s’est assis avec Martin (Girard) et moi, puis on a écrit le film en conséquenc­e», raconte le cinéaste

UN GENRE MÉPRISÉ

Douze mois après avoir complété le tournage du long métrage, Alain DesRochers a hâte de voir la réaction du public.

«Je suis content du film, déclare le cinéaste. C’est un film d’action sans aucune autre prétention que d’être un film d’action.»

Bien que depuis la sortie du premier Nitro, le Québec a pondu quelques films d’action ( Bon cop, bad cop, De père en flic), le genre fait toujours sourciller plusieurs joueurs importants du milieu culturel, croit Alain DesRochers.

«On est trop souvent méprisé par l’industrie. L’élite intellectu­elle québécoise boude beaucoup ce type de films. Les critiques sont toujours sévères envers nous. Mais il faut faire un cinéma pour tous. Oui, je fais des films grand public. Oui, je fais des films d’action. Oui, c’est mon but d’attirer du monde en salle parce que c’est important», souligne le réalisateu­r.

PAS COMME FAST AND FURIOUS

Alain DesRochers voulait que Nitro Rush soit «complèteme­nt différent» des films d’action américains qui rallient les foules comme Fast and Furious et compagnie. Un bon réflexe, puisque Nitro Rush était doté d’un budget légèrement supérieur à 5 millions $... contrairem­ent aux 200 millions $ des superprodu­ctions hollywoodi­ennes contempora­ines.

«Quand je rentrais chez nous le soir après une longue journée de tournage, j’étais toujours super fier. J’avais le sentiment du devoir accompli. Je n’avais rien à envier aux films américains sauf le budget. On n’avait pas des tonnes d’argent, mais on prenait le temps de tout bien faire comme il fallait.»

DES DOUBLURES SOUS-UTILISÉES

Malgré la panoplie de scènes d’action du film, Alain DesRochers n’a utilisé la doublure de Guillaume Lemay-Thivierge qu’une seule fois, lors d’une scène de combat où Max défonce le pare-brise d’u-

ne auto après une chute.

Les avancées technologi­ques sont également venues aider le réalisateu­r à quelques reprises, notamment pour munir son héros d’un poignard en postproduc­tion, chose qu’il aurait été incapable de faire lors du premier Nitro.

«On peut maintenant créer des punchs visuels percutants, souligne Alain DesRochers. Avant, c’était beaucoup plus laborieux.»

ENTRE FRÈRES

À travers ce déferlemen­t de cascades, Alain DesRochers et Guillaume LemayThivi­erge ont continué de bâtir une relation qu’ils qualifient de «fraternell­e».

«Alain, c’est un gars extrêmemen­t respectueu­x et ouvert d’esprit, souligne le comédien. On forme vraiment une super équipe. J’espère qu’on travailler­a ensemble pendant longtemps.»

«Guillaume, c’est le petit frère que je n’ai jamais eu», déclare le réalisateu­r. Nitro Rush sort en salle le mercredi 31 août.

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