Le Journal de Quebec - Weekend
QUEL AVENIR POUR ESPRITS CRIMINELS?
Après le renvoi de Thomas Gibson, la question est sur toutes les lèvres. La série à succès pourra-t-elle survivre au départ de l’une de ses figures les plus emblématiques?
Accusé d’avoir violenté physiquement l’un des scénaristes d’Esprits
criminels, Thomas Gibson a d’abord été suspendu, avant d’être tout simplement renvoyé de la série. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe auprès de tous les fans qui appréciaient énormément le personnage d’Aaron Hotchner, campé par l’acteur depuis le lancement d’Esprits criminels en 2005, sur le réseau CBS. Désormais, tout le monde se demande si la plus célèbre équipe de profileurs de la télévision survivra à ce départ de taille, alors que la 12e saison doit débuter dans quelques semaines, le 28 septembre, aux États-Unis.
UN VIDE À COMBLER
A priori, on a du mal à imaginer le département des sciences du comportement du FBI sans son leader et son élément fédérateur. Mais ce n’est pas la première fois que la série doit faire face au départ d’un personnage important. Jason Gideon (joué par Mandy Patinkin) et Emily Prentiss (interprétée par Paget Brewster) ont déjà quitté le navire, sans que cela affecte les taux d’écoute, toujours excellents, de l’une des séries les plus populaires du petit écran. Sans doute parce que les affaires de meurtre à résoudre chaque semaine en sont les vraies vedettes.
Il n’y aurait donc pas de raisons de craindre une défection des fans à la suite du départ forcé de Thomas Gibson. D’autant que plusieurs anciens de la série pourraient prendre la place de leader, tels Matthew Gray Gubler ou Joe Mantegna. Thomas Gibson, luimême, était monté en grade quand Mandy Patinkin avait quitté Esprits criminels.
Les producteurs de la série comptent aussi beaucoup sur l’arrivée d’un nouveau renfort, l’ex-vedette des Experts:
Miami, Adam Rodriguez, et le grand retour dans la saison 12 de Paget Brewster, dont le personnage d’Emily Prentiss était très apprécié des fans, pour combler le vide laissé par Thomas Gibson.
HOTCHNER DOIT-IL MOURIR ?
Reste la question du sort qui sera réservé à Hotch. Vu les circonstances brutales de son départ, Thomas Gibson n’a évidemment pas eu le temps de filmer ses adieux, avant de faire ses cartons. Les scénaristes vont donc devoir se creuser la tête pour lui trouver une porte de sortie. À l’origine, il était prévu d’envoyer Hotch en «mission temporaire» à l’extérieur du département. Mais ce plan est tombé à l’eau avec l’annonce du renvoi définitif de Thomas Gibson.
Cette fameuse «mission» pourrait dès lors être prolongée indéfiniment. À moins, bien sûr qu’il soit décidé de tuer Hotch, purement et simplement. Avec tous les tueurs en série que ce dernier a mis sous les verrous, il ne serait pas impossible que l’un d’entre eux décide de se venger une fois en liberté...
Certains fans espèrent néanmoins que l’agent Hotchner sera maintenu en vie, histoire de laisser une porte ouverte à un éventuel retour de Thomas Gibson. En annonçant le renvoi de l’acteur, la production a indiqué dans un communiqué que «les détails artistiques sur la façon dont son personnage allait être évincé de la série seraient communiqués ultérieurement.»
De son côté, l’acteur a exprimé sa déception. «J’ai mis mon coeur et mon âme dans cette série durant les douze dernières années. J’avais espéré y participer jusqu’à sa fin, mais ce ne sera plus possible maintenant», a-t-il déclaré.
DES TÉMOIGNAGES ACCABLANTS
Plutôt que de penser à un éventuel retour dans Esprits criminels, l’acteur de 54 ans songerait maintenant à engager des poursuites judiciaires contre les producteurs de la série, pour contester les conditions de son licenciement. Mais les chances de le voir obtenir gain de cause sont très minces, alors que les témoignages accablants se multiplient à son encontre. Des témoins ont confié au
Hollywood Reporter avoir vu Thomas Gibson s’emporter à plusieurs reprises et insulter certains membres de l’équipe technique à cause de différends créatifs. Il aurait notamment poussé un assistant-réalisateur pendant le tournage d’une scène en 2010.
Ironiquement, lors d’une rencontre avec Le Journal au Festival de Monte-Carlo, quelques semaines seulement avant l’annonce de son licenciement, l’acteur s’était félicité de ne pas avoir les défauts de son personnage qu’il jugeait alors «trop pointilleux» et «incapable de se détendre»...