Le Journal de Quebec - Weekend

« J’AVAIS LE GOÛT DE REVENIR »

Le retour de Boom Desjardins à la musique ne durera pas que le temps d’une chanson. L’artiste abitibien, qui a lancé au printemps un premier album en cinq ans, affirme avoir des projets jusqu’en 2018 et glisse même son désir de souligner le vingtième anni

- Cédric Bélanger cedric.belanger@quebecorme­dia.com

Au bout du fil, Desjardins, vedette de l’édition 2016 de La Grande Fête de la Côtede-Beaupré, joue de prudence. Il ne veut pas en dire trop sur ce qui lui trotte dans la tête pour fêter ce moment où La Chicane est devenu un groupe majeur au Québec en se hissant au sommet de tous les palmarès, fin 1996, début 1997.

On sent qu’il se mord les lèvres quand on lui demande si une réunion des membres du groupe pourrait se matérialis­er pour l’occasion.

«Je ne voudrais pas que les gens disent que je leur promets des affaires. Mais c’est certain que ce serait intéressan­t, même pour moi, de les revoir», lance-t-il avant de s’empresser de préciser que rien n’est prévu.

RETROUVER LES BOYS

Après s’être recyclé avec succès dans l’immobilier au cours des dernières années, Boom Desjardins a renoué avec les studios d’enregistre­ment et lancé l’album aux accents country Clandestin, en mai dernier.

«J’avais le goût de revenir», confie celui qui a ensuite repris la route avec ses vieux complices Éric Maheu et Yanick Boivin pour donner une vingtaine de concerts.

«On a du fun. C’est ça qu’on aime, les shows, tout le rituel qu’il y a autour, se retrouver entre boys. Petit train va loin», dit-il.

DES SUCCÈS TATOUÉS SUR LE COEUR

Même s’il n’était pas parti depuis longtemps, Desjardins a tout de même retrouvé une industrie musicale bien différente. Disons qu’il ne compte plus sur les ventes de son album pour payer l’hypothèque et les fourniture­s scolaires de ses quatre enfants.

«Les ventes, c’est 10 % de ce que les gens consommaie­nt avant. Les temps changent. On vient d’une époque où un hit tournait dans toutes les stations. On avait même peur de brûler la toune. Mais ce qu’on faisait, c’était de la tatouer dans le coeur des gens. Aujourd’hui, c’est plus spécialisé. Mais les gens sont encore là. Suffit de regarder le nombre de festivals en province.»

LE BON TIMING

Ce qui ne semble pas avoir changé, c’est l’amour des Québécois pour les artistes dont les chansons reflètent des valeurs plus traditionn­elles. On n’a qu’à voir le succès fulgurant du duo 2Frères ou de la chanteuse country Guylaine Tanguay, tous deux parmi les meilleurs vendeurs au pays, pour constater que ce que certains appellent le rock régional a la cote plus que jamais.

Boom Desjardins, qui a déjà dénoncé le snobisme entretenu envers ce genre musical, ne peut que s’en réjouir. «On se rend compte que les coups de coeur viennent des régions», note-t-il.

Cela dit, le succès demeure une affaire de timing d’abord et avant tout, croit le chanteur. «Si on arrivait aujourd’hui avec Calvai

re, on ne sait pas ce que ça donnerait comme réaction», soulève Desjardins.

Boom Desjardins sera en concert le 27 août, à 20 h 30, sur la scène extérieure du Domaine Sainte-Anne, à Sainte-Anne-de-Beaupré, avec comme invités Jonas, Patrick Bourgeois, King Melrose et les quarante choristes de l’ensemble vocal Arc-en-Sons. La veille, le groupe Kaïn se produira au même endroit.

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BOOM DESJARDINS
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