Le Journal de Quebec - Weekend
QUAND LA RÉALITÉ DÉPASSE LA FICTION!
Jonah Hill et Miles Teller se transforment en marchands d’armes dans cette nouvelle production de Todd Phillips (la trilogie Lendemain de veille) et de Bradley Cooper, qui effectue également une apparition à l’écran. Plein feux sur cette histoire vraie qu
Efraim Diveroli (Jonah Hill) et David Packouz (Miles Teller) vivent à Miami. Ils ont la vingtaine, aiment fumer du pot et vivotent.
Tout change en 2007 lorsque le gouvernement américain, sous la résidence de George W. Bush, décide d’ouvrir les soumissions des contrats militaires pour les guerres d’Iraq et d’Afghanistan à de petites firmes plutôt que de les accorder systématiquement, sans appels d’offres, à des grosses compagnies telles que Lockheed Martin ou Halliburton.
David et Efraim flairent la bonne affaire. S’ils peuvent décrocher quelques contrats – les sommes en jeu sont de plusieurs millions de dollars –, leur avenir est assuré.
Mais comment devient-on vendeur d’armes? «C’est leur jeunesse, à mon avis, qui leur a permis [d’obtenir ce genre de contrats, le dernier étant d’un montant de 300 millions!]. S’ils sont aussi fanfarons, c’est parce qu’ils sont jeunes et qu’ils n’ont rien à perdre. Pour moi, c’est vraiment ça qui les a conduits à se lancer dans ce commerce», a indiqué Miles Teller lors de la présentation de Chiens de guerre aux médias, événement qui s’est tenu à New York la semaine dernière.
UNE VRAIE/FAUSSE HISTOIRE
C’est par un article de Guy Lawson dans Rolling Stone – Todd Phillips en a pris connaissance dans l’avion qui l’emmenait vers Bangkok pour Lendemain de veille 2 – que l’histoire des deux compères a été révélée au monde entier, le journaliste signant ensuite un livre, Arms and the Dudes, qui a servi de base aux scénaristes Stephen Chin et Jason Smilovic. Évidemment, ils ont pris quelques libertés, ne respectant pas toujours les événements ni les caractéristiques des deux protagonistes.
«J’ai immédiatement été attiré par le côté complètement fou de l’histoire de ces mecs, de dire Jonah Hill qui a inventé un rire grave et quasiment démoniaque pour son personnage. «Le plus amusant du tournage de
Chiens de guerre, outre le fait de travailler avec Miles et Todd, est que mon personnage était vraiment bizarre. Il est coloré, manipulateur, menteur, mais aussi charmant et charmeur d’après ce que m’ont dit les gens qui le connaissent. Ça, c’était mon premier défi. Ensuite, j’ai travaillé avec Todd et Michael Kaplan, notre chef costumier, afin de construire le personnage en lui ajoutant une coiffure, du poids, des bijoux en or et un bronzage.»
«Plus nous nous approchions du début du tournage, plus je trouvais qu’il manquait quelque chose. Je me suis alors mis à penser à des personnes qu’on ne rencontre qu’une ou deux fois dans une vie, mais qui nous laissent un souvenir impérissable. J’ai alors réalisé que ce qui les distinguait était généralement leur rire inoubliable. C’est pour cette raison que je me suis alors mis à imaginer un rire très distinctif», a détaillé l’acteur.
De son côté, Todd Phillips a encouragé
ce type de déviation de la réalité afin de bonifier l’aspect cinématographique de Chiens de guerre. «C’est fascinant de voir la manière dont un acteur s’approprie un personnage, qu’il s’agisse des costumes, de la coiffure ou de la démarche. Jonah est venu me faire entendre son rire quelques jours avant le premier tour de manivelle et je l’ai immédiatement trouvé parfait.»
«Nous avons fait un film sur deux personnes qui sont encore en vie, mais que personne ne connaît vraiment. En effet, nous n’avons pas tourné la vie de Lincoln, tout le monde sait à quoi il ressemble. Nous avons donc pu prendre énormément de libertés avec ces personnages. Je n’ai jamais rencontré Efraim, je ne sais donc pas s’il prend autant de place que l’Efraim de Jonah. C’est ce qui est amusant d’un film basé sur des faits réels, les acteurs peuvent donner une couleur très particulière et très intéressante à leurs personnages.»