Le Journal de Quebec - Weekend
LA CROISÉE DES CHEMINS
Début 2013. Kim Lévesque-Lizotte sort d’une rupture. Elle n’a plus envie de monter sur scène. Quatre ans après sa sortie de l’École nationale de l’humour, elle remet tout en question, y compris sa carrière. Et pourtant, le travail ne manque pas. Elle écri
Nouveauté automnale de Radio-Canada, cette délicieuse comédie réalisée par Ricardo Trogi ( Le mirage, 1981) explore les obstacles que doivent surmonter les femmes de 30 ans au 21e siècle. La série brosse notamment le portrait de Maxim (Anne-Élisabeth Bossé), une jeune professionnelle de Québec qui décide de tout quitter – chum, famille, emploi, ville – pour tenter de trouver le bonheur à Montréal.
Kim signe les textes des 13 premiers épisodes avec Louis Morissette, qui produit également la série via KOTV, sa compagnie.
PRENDRE UN RISQUE
Les Simone est née d’une rage de vivre, explique Kim Lévesque-Lizotte en entrevue au Journal. Son accouchement ne s’est toutefois pas fait sans difficulté.
«Quand t’es chroniqueuse et humoriste, t’as une reconnaissance rapide, explique-t-elle. T’es drôle, les gens rient. T’es bonne, les gens en parlent sur internet. Ton article fait réfléchir, les gens le partagent 4000 fois. Mais c’est à recommencer chaque fois.»
«Je voulais accomplir quelque chose qui perdure plus longtemps qu’un numéro d’humour ou qu’une chronique, poursuit la jeune femme originaire du Bas-Saint-Laurent. J’étais tannée d’écrire des textes d’opinion. J’étais tannée de poster des statuts sur tout et rien. J’étais tannée, tannée, tannée d’être du bord des gens qui commentent et non du bord des gens qui font. Je voulais faire partie des gens qui font des choses, des gens qui prennent des risques.»
UNE QUESTION DE CONFIANCE
On parle des Simone comme d’une série née récemment, mais en vérité, il faut remonter d’au moins une décennie pour retracer ses premiers balbutiements. Fraîchement débarquée à Montréal après quelques détours par Québec et Toronto, Kim LévesqueLizotte est désillusionnée et surtout perdue. Sa vie d’adulte la déçoit et elle se promet d’en parler un jour. Elle ignore toutefois quelle forme le tout prendra. Un livre, un film, un documentaire, une série télé, un one woman show ou des capsules web?
«J’avais même trouvé un titre: Tout ce qu’on ne vous dit pas. Mais je n’avais pas assez confiance en moi pour accomplir tout ça», déclare-t-elle.
L’ex-étudiante en théâtre au Conservatoire Lasalle affirme avoir trouvé le courage de foncer et d’écrire Les Simone grâce à Louis Morissette.
«Je n’osais pas rêver tellement j’étais insécure. Louis m’a donné la confiance dont j’avais besoin pour aller au bout du projet. Il m’a appris à croire en ce que j’avais le goût de dire. Se faire dire “Crois en toi et vise le top”, ça fait du bien des fois.»
PROVOQUER DES DISCUSSIONS
La première saison des Simone a beau entrer en ondes dans seulement deux semaines, Kim Lévesque-Lizotte a déjà commencé à écrire la deuxième.
«L’écriture, c’est très ingrat: c’est des heures et des heures seule en jogging devant ton ordinateur. Je m’ennuie de voir des gens. C’est pour ça que je vire folle quand je sors de chez nous!»
Kim n’a pas fait une croix sur la scène. Au contraire. Elle pense même y retourner l’an prochain… mais dans un état d’esprit différent. «Avant, je voulais tellement me prouver. Aujourd’hui, je veux y aller pour le plaisir. Sans ambition.»
Avec Les Simone, Kim Lévesque-Lizotte souhaite provoquer des discussions entre téléspectateurs. Celle qui fréquente le comédien Éric Bruneau espère aussi voir des hommes regarder la série. «Je pense qu’il existe une nouvelle génération d’hom- mes qui n’est pas complexée d’écouter une série avec des personnages féminins. Tous mes chums ont regardé Sex and the City. Louis C.K. a adoré Girls. Si j’ai suivi Les Invincibles et Entourage, mon chum peut bien rire en regardant Les Simone. » ICI Radio-Canada Télé présente Les Simone le mercredi à 21 h 30. Début: 14 septembre. Les deux premiers épisodes seront offerts sur Tou.tv à compter du 7 septembre.