Le Journal de Quebec - Weekend
Ambiance décalée pour son premier roman
Pour son tout premier roman, Stéphanie Boulay – celle qu’on surnomme «la moitié blonde des soeurs Boulay» – propose une histoire d’ambiance sombre et décalée, racontée dans un langage très coloré, très original, à forte portée poétique: À l’abri des homme
La narratrice, une jeune fille curieuse et quelque peu marginale, vit à l’écart du village, dans les bois, près d’une rivière, avec sa soeur. À moins que ce ne soit sa mère? Elle ne le sait pas très bien. Sa vie était simple... jusqu’à ce que son corps change et que toute la vie autour d’elle change aussi. Que se passe-til? Pas facile quand il n’y a personne autour d’elle pour lui expliquer.
Encouragée par Stéphane Dompierre, qui dirige la nouvelle collection La Shop chez Québec Amérique, Stéphanie Boulay a trouvé un style qui lui correspond, un ton juste, candide, coloré, lucide et très proche des émotions
«Autant c’est un bon écrivain, autant c’est aussi un bon directeur littéraire. J’aime me faire conseiller, mais je n’aime pas me faire imposer des trucs, alors ça a bien cliqué», commente-t-elle.
INSPIRÉE
Stéphanie, qui écrit de la fiction depuis l’â- ge de huit ans, rêvait d’écrire un roman. «J’ai étudié en création littéraire à l’UQAM – j’avais déjà écrit un court roman. Je ne voulais pas que ce soit de l’autofiction – surtout pas pour mon premier. Pour le thème, je n’ai pas réfléchi: j’ai mis la chanson Chelsea Hotel de Leonard Cohen, puis j’ai écrit une nouvelle qui mettait en scène Titi et mon personnage principal. J’ai eu l’impression d’avoir été transportée dans un truc qui n’était pas à moi: quand l’inspiration vient, c’est bizarre et puissant, comme feeling. J’ai fini la nouvelle... et je me suis dit que je n’avais pas fini de parler de ces personnages.»
En roulant entre Sainte-Adèle et Montréal, dans le trafic, elle a eu un flash. «Toute l’histoire – dans ses grandes lignes – m’est venue d’un coup. J’ai tout enregistré sur mon dictaphone. Je suis partie en voyage et l’ambiance de mes voyages m’a amenée à élaborer l’histoire comme elle est là. C’est comme si les personnages m’avaient guidée.»
Le personnage principal n’a pas de nom. «Elle n’en a pas dans ma tête et je trouve ça logique parce qu’elle existe tellement peu... On dirait qu’il n’y a personne pour elle, qu’elle est toujours de trop et perdue dans l’univers. Elle est invisible pour tout le monde.»
COMPLÈTEMENT IMAGINAIRE
Stéphanie ne s’est pas inspirée d’un cas vécu ou d’une histoire personnelle.
«C’est complètement imaginaire. Le personnage principal, c’est comme une version de moi en 10 fois pire. Elle est maladroite, elle a tendance à dire tout ce qu’elle pense, elle n’a pas de filtre. Elle se pose beaucoup de questions et, en même temps, elle est très candide sur la vie. C’est quelque chose que je retrouve en moi.»
«C’est ce que j’ai aimé dans l’écriture d’un roman: contrairement à l’écriture de chansons, où je puise directement dans ce qui m’est arrivé, je me suis vraiment laissée guider par autre chose qui ne m’appartenait pas. C’est après coup que j’ai réalisé qu’il y avait des similitudes entre certains personnages et certaines personnes dans ma vie... Mais ce sont des clins d’oeil. - Stéphanie Boulay est chanteuse – c’est la «moitié blonde» des soeurs Boulay. - Elle a commencé à écrire son deuxième roman. - Elle est en tournée jusqu’à Noël. - À la fin septembre, les soeurs Boulay partent en tournée pour trois semaines en France, en Suisse et en Belgique.