Le Journal de Quebec - Weekend
ÇA NE VOLE PAS HAUT
L’idée est bonne, plusieurs scènes sont touchantes, mais l’ensemble s’avère un peu long.
Couleurs éclatantes et idée de départ originale sont les éléments qui frappent lors du début du film Les cigognes, un long métrage d’animation qui revisite le mythe de ces oiseaux, traditionnellement livreurs de bébés.
Dans cet univers créé, écrit et coréalisé par Nicholas Stoller ( Les voisins 2: la hausse de la sororité), les cigognes ne livrent plus de bébés depuis longtemps. Flairant la bonne affaire, Hunter (voix de Kelsey Grammer en version originale), le patron des oiseaux, a ouvert un commerce en ligne et envoie sa flotte livrer des centaines de milliers de paquets.
Parallèlement, Junior (Andy Samberg) est pressenti pour remplacer Hunter à condition de mettre Tulip (Katie Crown) dehors. C’est que Tulip, 18 ans, est la seule humaine de l’endroit et elle génère quelques soucis. Mais voilà, Junior ne parvient pas à être aussi dur que le souhaite Hunter et, de fil en aiguille, Tulip met en marche la fabrique de bébés, laissée à l’abandon depuis 18 ans! Afin d’éviter la catastrophe, Junior et la jeune fille vont donc aller livrer cette adorable petite fille à sa famille.
OMBRE AU TABLEAU
Si le début est attrayant, pimpant et vivant (les plans de l’usine des cigognes, la maladresse de Tulip ainsi que son désir de faire partie de la communauté des cigognes, etc.), la suite tombe rapidement à plat. Car le trajet de Junior et Tulip, simple en apparence, sera – pour des besoins de durée, le film fait 90 minutes – parsemé d’embûches.
Parmi les obstacles, soulignons une meute de loups originale, mais mal exploitée. Les prédateurs, désireux de ne faire qu’une bouchée du bébé, en deviendront gagas. De plus, la meute est capable de se transformer en sous-marin, camion, etc. afin de mieux enlever le bambin. Mais cette poursuite se transforme vite en «remplissage» plutôt que de devenir un élément comique central au film, tout comme l’histoire de Tulip et les raisons de sa présence arrivent comme un cheveu sur la soupe, sans être réellement intégrées au récit.
INTÉRESSANT, MAIS...
Quelques bonnes trouvailles saupoudrent ça et là le long métrage à la 3D inutile, un peu long pour les adultes, mais que les bambins présents lors de cette projection ont semblé globalement apprécier, sans plus. La famille à qui le bébé est destiné sert de parabole (peu subtile, mais intéressante) sur la nécessité pour les parents d’accorder de l’attention à leurs enfants. Oui, le message sur la famille – biologique ou créée une fois adulte – est mignon, mais est-ce vraiment suffisant?