Le Journal de Quebec - Weekend
LES NOUVEAUX ÉPERONS DE LISA LEBLANC
En 2012, Lisa LeBlanc livrait une incroyable décharge électrique au Québec avec son album homonyme.
Au-delà du chiac, l’auteure-compositrice-interprète mettait de l’avant des chansons – et une personnalité! – sans fard, sans censure et, surtout, sans excuse. Être un saule inconsolable? Très peu pour la chanteuse d’Aujourd’hui, ma vie
c’est d’la marde, tube qui s’est métamorphosé en un véritable hymne dans la province.
Bref, la barre était cruellement haute pour sa seconde offrande et Why You Wanna Leave, Runaway Queen? s’avère être un LP satisfaisant, évidemment, mais tout de même en deçà des attentes (incommensurables, on s’entend).
FAIRE ÉCLATER LE MOULE… PUIS S’Y GLISSER?
Ainsi, après être devenue, bien malgré elle, une figure de proue de la mouvance folk trash, LeBlanc s’éloigne du genre aujourd’hui incroyablement sclérosé et galvaudé en optant pour des sonorités plus rock, country et, malheureusement, un brin prévisibles, voire sages et convenues.
Si LeBlanc était plutôt incomparable auparavant, on l’associe maintenant aisément à La Sera, à J.D. McPherson, à Jenny Lewis et autres artistes flirtant avec les mêmes genres.
Idem du côté des textes. Si l’utilisation du chiac était aussi sincère que rafraîchissante à l’époque, le choix de privilégier la langue de Shakespeare – une direction que laissait déjà présager son maxi Highways, Heartaches and Time Well Wasted (2014) – fait en sorte que les histoires de ruptures de LeBlanc ont davantage des airs de rengaines que de coups de coeur – ou de gueule – originaux et francs.
ENCORE UNE FOIS…
Why You Wanna Leave, Runa
way Queen? demeure un très bon disque, on s’entend, mais ne coiffe pas l’homonyme ou le EP à la ligne d’arrivée, tout simplement.