Le Journal de Quebec - Weekend

40 ANS DE PASSION

Pierre Bruneau fête ses 40 ans à TVA cet automne. Mais après l’avoir suivi durant toute une journée à travers les différents studios, corridors, locaux et étages du 1600 boulevard de Maisonneuv­e à Montréal, on croirait avoir accompagné un jeune stagiaire

- Marc-André Lemieux Le Journal de Montréal

Car bien qu’il présente les nouvelles depuis quatre décennies, le chef d’antenne de 64 ans manifeste un enthousias­me communicat­if propre aux finissants des écoles de journalism­e.

Interviewé au terme du TVA Nouvelles de 18 h, son bulletin d’informatio­n qui rallie près de 800 000 téléspecta­teurs chaque soir en semaine, Pierre Bruneau donne l’impression de vouloir garder cette cadence durant 40 autres années.

«Je pense qu’on fait une job solide, déclare le présentate­ur. Je suis fier d’exercer mon métier. Et j’aime mon travail.»

EN 1976

Pierre Bruneau a commencé sa carrière comme animateur radio en région. Trois ans après avoir joint les rangs de CKAC à Montréal en 1973, ce ressortiss­ant de l’Université du Québec à Trois-Rivières est devenu chef d’antenne de TVA. Aujourd’hui, il pilote trois bulletins de nouvelles au même réseau, sans compter le TVA Nouvelles de 16 h 30 à LCN.

Chouchou incontesté du public, Pierre Bruneau fait partie du quotidien de nombreux Québécois. Il collection­ne d’ailleurs les témoignage­s d’appréciati­on des téléspecta­teurs.

«Récemment, une femme m’a dit qu’elle soupait toujours avec moi, raconte le lauréat de 18 trophées Artis. Elle m’a dit: “Quand vous n’êtes pas en ondes, c’est comme s’il manquait quelqu’un à ma table.” Ça m’a beaucoup touché d’entendre ça.»

TENIR LE FORT

À titre de chef d’antenne de TVA, Pierre Bruneau a couvert la plupart des évènements marquants des 40 dernières années.

En entrevue, il cite notamment la tenta- tive d’assassinat de Ronald Reagan de 1981, la crise d’Oka de 1990, le déluge du Saguenay de 1996 et – bien entendu – les attentats du World Trade Center de septembre 2001. C’est toutefois la tuerie de Polytechni­que de 1989 qui semble l’avoir ébranlé le plus.

«Au Québec, on n’avait jamais vécu un attentat meurtrier comme ça avant, souligne Pierre Bruneau. J’avais 37 ans à l’époque. J’avais trouvé cela très difficile. J’avais perdu mon fils Charles l’année précédente. Je n’arrêtais pas d’imaginer comment les parents des victimes devaient se sentir…»

Charles Bruneau est effectivem­ent décédé en 1988 après une longue bataille contre la leucémie.

Sa présence se fait toutefois encore sentir, puisque malgré un horaire plus que chargé, Pierre Bruneau consacre plusieurs heures par semaine au projet qu’il a créé en 1990 en compagnie de parents et d’amis d’enfants atteints de cancer: la Fondation Charles-Bruneau, qui vise à financer la recherche et soutenir le développem­ent d’initiative­s dédiées à l’oncologie pédiatriqu­e.

LA RETRAITE? POURQUOI?

Le mot «retraite» ne fait pas encore partie du vocabulair­e de Pierre Bruneau.

Il sait qu’il accrochera éventuelle­ment son micro pour «passer à autre chose», mais pour l’instant, ce n’est pas quelque chose qu’il souhaite envisager.

«J’ai encore la passion, déclare le récipienda­ire de l’Ordre du Canada. Pourquoi irais-je m’asseoir chez moi pour regarder quelqu’un d’autre faire la job que j’aime?»

«C’est sûr qu’on a tous une date de péremption... Mais je ne sais pas encore quelle est la mienne», conclut-il.

Pierre Bruneau, c’est un chef d’antenne de classe mondiale, un leader. C’est monsieur informatio­n. Son amour du métier est indéniable. Son éthique de travail est irréprocha­ble. Durant la crise du verglas, il était en ondes 17 heures par jour, toujours calme, toujours profession­nel. Il considère que c’est sa responsabi­lité de rapporter la nouvelle aux Québécois. La télévision a beaucoup changé au fil des années, mais Pierre demeure toujours aussi pertinent. - Serge Fortin, vice-président, TVA Nouvelles

Le 11 septembre 2001, il est resté en ondes toute la journée. Il aurait continué toute la nuit si personne n’était allé lui dire d’aller se coucher. Il a tenu tout le monde. Quand Jean Lapierre est décédé, il est resté très serein devant la caméra. Et pourtant, c’était son collègue. Ils étaient proches. Malgré tout, il a été capable de faire preuve de détachemen­t pour livrer la nouvelle aux gens. Ça, c’est Pierre Bruneau pour moi. - Colette Provencher, présentatr­ice météo de TVA

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada