Le Journal de Quebec - Weekend

SA VIE EN 12 CHANSONS COUNTRY

À travers le récit de la création de 12 chansons parmi les plus marquantes de son répertoire comme Moi je ne pensais qu’à la musique, Je pars à l’autre bout du monde ou Dans ta robe blanche, le musicien country Paul Daraîche se raconte dans une biographie

- Marie-France Bornais

Le Journal de Québec

«Tout le monde me demande si Rosalie, c’est ma femme ou ma mère, de qui je parle dans telle ou telle chanson. Les gens s’imaginent une histoire quand ils aiment mes chansons, et la plupart du temps, c’est pas ça... J’ai décidé de prendre 12 chansons populaires et d’expliquer pour qui, pourquoi, dans quelles occasions et comment je les ai écrites. Des fois, il faut aussi inventer une histoire», confie-t-il en entrevue.

Ce grand du country se livre avec franchise sur son enfance gaspésienn­e, sa passion pour la musique et notamment pour la chanson française, ses tournées de bars, sa descente aux enfers, ses abus de drogue, sa rédemption, ses succès.

SA JEUNESSE

Il se souvient de son enfance à Saint-François-de-Pabos, en Gaspésie. «On avait un radio à batterie et tout le monde du village venait souvent chez nous écouter Séraphin, le hockey. Le soir, parce qu’on restait au bord de la mer, on pouvait prendre une station de Virginie qui s’appelait wwwwestvir­ginia où on pouvait entendre Willie Nelson, Buck Owens, Merle Haggard... tous les vieux cow-boys. J’avais 7, 8, 9 ans... mes premières influences, c’est eux. Mais à 9 ans, en 1956, j’ai déménagé à Montréal avec toute ma famille, et à 10 ans, j’ai eu ma première guitare. Je ne faisais pas de country, au début: à cause de mon amour des beaux textes, je chantais des grandes chansons françaises: Bécaud, Brel, Aznavour, Ferrat... Je connais tout leur répertoire.»

300 ALBUMS RÉALISÉS

Au début, il n’aimait pas le country: il trouvait les textes naïfs et considérai­t que les albums, réalisés avec des petits budgets, sonnaient mal. En s’impliquant pour faire les albums de sa soeur Julie, il écrivait les chansons quand il en manquait et a fini par réaliser 300 albums country chez Bonanza Records.

«Je suis tombé en amour avec le monde du country, sa philosophi­e, son intégrité. J’ai commencé à mettre des choeurs, des beaux accords mineurs dans leurs chansons naïves. Finalement, j’adore le country de la manière dont on le fait aujourd’hui.»

DROGUE DURE

En voulant faire le livre, Paul Daraîche a dû repasser des souvenirs moins heureux et des passages à vide.

«Dans un chapitre, on parle de drogue – j’ai 40 ans de bars dans le corps – au travers de motards et de mafiosi. Ce parcours n’a pas été facile, mais il a rapport avec certaines chansons, et j’ai dû l’aborder. Je ne veux pas m’étendre là-dessus: ça fait 25 ans que c’est fini.»

Dans le chapitre intitulé «Je pars à l’autre bout du monde», justement, il raconte notamment comment, pendant sept ans, il a été sous l’emprise d’une drogue dite dure.

«De cette période, qui a duré sept ans, ce que je regrette peutêtre le plus est de n’avoir absolument rien écrit: pas une parole ni une ligne mélodique», écrit-il.

Paul Daraîche est réalisateu­r, fait beaucoup de shows, sera présent dans les différents salons du livre et travaille sur plusieurs projets.

Claude André, journalist­e culturel, a également collaboré au best-seller À la vie, à la mer de Laurence Jalbert.

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