Le Journal de Quebec - Weekend

LE CÔTÉ SOMBRE DE PIER-LUC FUNK

- Marc-André Lemieux Le Journal de Montréal

Tout le monde connaît le côté givré de Pier-Luc Funk. Au cours des dernières années, le comédien a accru sa notoriété en participan­t à plusieurs projets qui exploitaie­nt sa fibre comique comme

SNL Québec à Télé-Québec, Le Nouveau Show à Radio-Canada et Madame Lebrun à Super Écran. Récoltant au passage quelques nomination­s aux Gémeaux côté humour et comédie, Pier-Luc Funk montre depuis l’an dernier son côté sombre dans Mémoires vives. Et c’est convaincan­t. «Je suis content de montrer que je suis capable de faire les deux… et que je veux faire les deux, déclare le jeune homme de 22 ans. Sinon, les gens t’associent à un certain type de rôle et c’est fini.» Dans Mémoires vives, Pier-Luc Funk incarne Jérémie Gendron, l’un des personnage­s les plus sinistres du feuilleton de Chantal Cadieux. Fils de Laurie (Sophie Paradis) et Jérôme Fortier (Roger La Rue), le méchant des premières saisons, Jérémie était le complice de Bobby (Yan Rompré) dans l’enlèvement d’Olivia. Dorénavant hébergé par Claire (MarieThérè­se Fortin), il poursuit un plan obscur qui inquiète un million de téléspecta­teurs depuis quelques semaines. En entrevue, Pier-Luc Funk parle de Jérémie comme du rôle le plus dramatique à lui avoir été confié. «J’ai joué un pédophile dans Les démons de Philippe Lesage. C’était un peu plus trash que Mémoires vives, même si on parle d’un kidnappeur d’enfants.»

JOUER LE MÉCHANT

Pier-Luc Funk prend son pied à interpréte­r Jérémie, un vilain dans le plus pur sens du terme. Bien qu’ils craignent son personnage, les téléspecta­teurs apprécient également son esprit diabolique. Au jeu de boisson du Mémoires Vides Crew, un groupe de fans de Mémoires vives qui regardent chaque épisode en gang et boivent une gorgée de vin chaque fois qu’un personnage pose une action précise, on doit picoler quand «Jérémie tue un chat». «J’aime tellement jouer des méchants! s’exclame le comédien. Parce que tu n’es pas constammen­t en train de chercher une façon que les gens t’aiment. Tu peux juste te laisser aller.»

Contrairem­ent à plusieurs acteurs qui défendent leurs personnage­s bec et ongles, même quand ceux-ci commettent des gestes horribles, Pier-Luc Funk n’essaie pas de justifier les actions de Jérémie. Au contraire.

«C’est un trou de cul, c’est certain! Ce n’est pas un bon gars. Il faut que les gens arrêtent de faire confiance à «cet osti-là»! Il est vêtu de noir, il est cerné… C’est un tout croche. Il n’a peut-être pas choisi sa destinée, il a peutêtre un bon fond, mais n’empêche… Je ne lui prêterais pas mes clés de char!»

LONG MÉTRAGE MÉMORABLE

Pier-Luc Funk a commencé sa carrière à 12 ans en décrochant le premier rôle dans le film Un été sans point ni coup sûr de Francis Leclerc. Dix ans plus tard, le comédien garde un excellent souvenir du long métrage de baseball mettant également en vedette Patrice Robitaille et Roy Dupuis. «Francis Leclerc a changé nos vies, à moi et Jean-Carl (Boucher). C’était un excellent mentor. Il ne nous a pas montré à travailler; il nous a montré à jouer en ayant du plaisir.» Autodidact­e, Pier-Luc Funk n’a fait aucune école de théâtre. Il a plutôt appris son métier en passant son adolescenc­e sur des plateaux comme celui de Tactik, cette série jeunesse de Télé-Québec dans laquelle il a joué de 2008 à 2013. «Je me suis toujours dit que quand j’allais arrêter de travailler, j’allais suivre une formation, mais ce n’est jamais arrivé. Je suis chanceux.»

«Au primaire, j’étais vraiment cocky, poursuit Pier-Luc Funk. J’ai déjà signé une carte à un de mes profs en lui disant: “Garde-la, parce qu’un jour, ça va valoir cher.” J’ai toujours voulu être acteur. Je n’ai jamais voulu mettre de l’énergie dans un plan B, parce que toute l’énergie que je mets dans un plan B, c’est de l’énergie en moins dans mon plan A, qui est de devenir comédien. Aujourd’hui, mon but, c’est que ça continue.»

Bonne nouvelle pour Pier-Luc Funk, sa carrière ne montre aucun signe de ralentisse­ment. En plus de Mémoires vives, il combine cet automne les tournages de deux séries de Vrak, Le Chalet et MED, sans compter la Ligue nationale d’improvisat­ion. Il poursuit également un projet d’écriture de série télé avec Jean-Carl Boucher.

«Trouver du temps libre, c’est assez difficile», conclut-il. ICI Radio-Canada Télé présente Mémoires vives le mardi à 21 h.

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