Le Journal de Quebec - Weekend

Sur les traces de Robby Johnson

DANS LA CAPITALE DU COUNTRY AVEC

- Cédric Bélanger cedric.belanger@quebecorme­dia.com

NASHVILLE | De Robby Johnson, on dit qu’il vit un conte de fées à Nashville. Deux jours en sa compagnie dans la capitale du Tennessee permettent de jeter aux poubelles cette formule passe-partout. Le quotidien de Johnson et sa famille est plutôt celui de gens qui travaillen­t dur pour réaliser ce rêve d’une carrière américaine dans la musique country. Sans garantie de succès. Oubliez les tapis rouges et les flashs des caméras, place aux longues heures passées en studio à peaufiner le moindre détail d’une chanson. LUNDI 3 OCTOBRE 13 : 00

Dès notre arrivée à Nashville, on rejoint Robby Johnson au studio Startruck, propriété de la chanteuse Reba McEntire. En compagnie de deux auteures qui tentent aussi de faire leur place, Kellys Collins et Juliana Cole, Johnson est en pleine séance d’écriture dans une des nombreuses petites pièces de l’endroit. Chacun devant son ordinateur portable, les trois artistes travaillen­t sur une compositio­n baptisée Chain Reaction. Les lieux, explique Collins, sont insonorisé­s, et ce n’est pas seulement pour la tranquilli­té que cela procure. «Ça arrive souvent que des artistes volent les idées des autres lorsqu’ils sont en écriture». À Nashville, les murs ont des oreilles.

13 : 45

Une fois la séance terminée, petite visite guidée du studio. En rentrant dans une pièce, on tombe sur une enveloppe adressée à Carrie Underwood. Bienvenue dans la capitale du country.

14 : 15

Au dîner, Robby Johnson explique pourquoi il compose en trio. «C’est une industrie où c’est mal vu de faire les choses seul.» Selon son estimation, entre 500 et 1000 personnes se réunissent ainsi chaque jour pour écrire des chansons.

17 : 45

À la porte du mythique Bluebird Cafe (photo en une du Cahier Weekend), une salle de spectacles aussi mythique que minuscule, Robby Johnson tente par tous les moyens d’avoir des places pour assister au concert du soir. En vedette, des auteurs ayant écrit des hits pour son idole, Garth Brooks. Malheureus­ement, ses efforts sont vains. Mais on pourra tout de même piquer une jasette avec Tony Apata, avec qui Johnson a noué des liens. Le type n’est pas le dernier venu. Il a écrit The Dance, l’un des plus grands succès et la chanson fétiche de Brooks. «Cette chanson m’a fait rencontrer tant de gens merveilleu­x, Robby inclus. Je l’ai écrite en 1986 et elle a été enregistré­e en 1989. Tout le monde l’a refusée pendant trois ans. Le gentleman qui l’a enregistré­e, Garth, m’a entendu la chanter ici au Bluebird en 1986. Il m’a dit que s’il décrochait un contrat de disque, il la ferait.» Le reste fait partie de l’histoire du country. 19 : 00 C’est l’heure du souper chez les Lachance-Robitaille, dans leur condominiu­m situé dans la banlieue de Franklin. Mais Pier-Anne, la conjointe de Robby, est au téléphone. On cherche une voix féminine pour les choeurs de la chanson I Got Your Back, qui apparaîtra sur une version de luxe de l’album Don’t Look

Back. Elle a pensé à Treecy McNeil, une Montréalai­se qui a chanté avec Robby au Capitole le printemps dernier. «On veut une voix pop», explique Pier-Anne.

MARDI 4 OCTOBRE 11 : 15

De retour en studio, cette fois au Loud Recording. En compagnie de l’ingénieur Julian King (Tim McGraw, Toby Keith et Chris Young comptent parmi ses clients), Robby Johnson travaille au mixage des pièces I Got Your

Back et Ring Ring Ring. Le moindre détail est analysé. King a ajouté un peu de distorsion sur la guitare de Ring

Ring Ring et sollicite l’avis de Robby. «Est-ce que ça dérange? Je peux l’ajuster, mais je pense que ça lui donne un son plus tranchant et moderne.» Va pour la distorsion. Quant aux choeurs de Treecy McNeil, qu’elle a transmis par courriel en pleine nuit, tout le monde est grandement satisfait.

13 : 30

Sur la terrasse d’un restaurant situé en plein coeur de Music Row, on rencontre le producteur Jimmy Nichols, celui-là même qui a accueilli Johnson à son arrivée à Nashville. Il raconte qu’il faut être patient et tenace pour faire sa place à Nashville et que déjà Johnson brûle les étapes. Keith Urban et Brad Paisley ont mis 10 ans, Chris Stapleton a patienté 11 ans. «Ici, il faut gravir tous les échelons», explique-t-il.

14 : 50

C’est l’heure de la séance photo au centrevill­e de Nashville. Robby Johnson prend la pose un peu partout: le célèbre auditorium Ryman de même que le tout nouveau et massif Music City Center (une salle de congrès dont l’architectu­re évoque une guitare) servent de décor. En passant devant le Bridgeston­e Arena, le domicile des Prédateurs de Nashville de la Ligue nationale de hockey, Robby propose de poser devant une affiche sur laquelle apparaît un célèbre transfuge du Canadien, le défenseur PK Subban.

MERCREDI 5 OCTOBRE 10 : 00

Rencontre cruciale dans les bureaux de Country Music Television (voir texte en page 3).

11 : 30

Avant les adieux, on fait une halte chez ole Rights Management, la maison d’édition qui détient les droits de la chanson To

gether. Robby Johnson en profite pour montrer le vidéoclip de Together à l’auteur et musicien Frank Myers et au vice-président créatif de la maison, John Ozier. L’accueil est enthousias­te. Johnson souhaite que la pièce serve éventuelle­ment dans un film ou une publicité.

17 : 30

Après un détour par l’école pour cueillir fiston Pier-Hugo, c’est le retour à Franklin où nous attendent deux visiteurs de marque: Marie-Mai et son amoureux David Laflèche. La chanteuse québécoise a profité de son passage à Nashville, où elle écrit et compose, pour faire connaissan­ce avec Robby et sa famille.

21 : 30

Le souper terminé, tout le monde se dirige vers un bar-spectacle du centre-ville de Nashville, le Listening Room. Alignés sur une scène, chacun sur son tabouret, des inconnus interprète­nt à tour de rôle une de leurs compositio­ns. Avec l’espoir que, peut-être, dans la foule, quelqu’un les remarquera. La cohorte de ce mardi soir n’impression­ne guère la bande de Québécois, qui préfère conclure la soirée en déambulant sur Broadway, la main très achalandée de Nashville.

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