Le Journal de Quebec - Weekend
La fibre québécoise de Platinum Blonde
Quand le chanteur Mark Holmes raconte à quel point le Québec compte énormément pour Platinum Blonde, ce ne sont pas des paroles en l’air.
En entrevue avec Le Journal en marge des concerts que la formation glam-rock canadienne emblématique des années 1980 (vous vous souvenez certainement de Crying Over
You, de Situation Critical et de leurs luxuriantes crinières blondes) doit donner à Montréal et Québec prochainement, Holmes a révélé qu’il vient tout juste d’enregistrer une version française de Beautiful à l’intention du public québécois.
Cette version, a-t-il expliqué, devait sortir en même temps que l’originale sur l’album
Now & Never que le groupe a fait paraître en 2012. «Mais mieux vaut tard que jamais», a confié Holmes, qui a même pris des leçons de français pour bien rendre la chanson dans la langue de Molière.
Qui plus est, au lendemain de notre entrevue, le chanteur a envoyé une version de la chanson aux médias québécois afin d’avoir leur avis sur le produit. Pas besoin d’ajouter que les Québécois seront les premiers à l’entendre live.
RETOUR AU QUÉBEC
Bizarrement, même si Platinum Blonde a toujours connu du succès au Québec dans les années 1980 – c’est d’ailleurs au Colisée de Québec qu’ils ont immortalisé sur vidéo le spectacle de la tournée Alien Shores –, Holmes, le guitariste Sergio Galli et le batteur Daniel Todd ont été avares de leur visite dans la Belle Province depuis que le groupe a repris du service, en 2010, deux ans après avoir mis un terme à une pause qui a duré deux décennies.
«Nos comptes Twitter et Facebook débordaient de fans francophones, mais pour des raisons que j’ignore, les promoteurs ne nous donnaient pas l’heure juste sur notre popularité au Québec. Alors nous avons pris les cho- ses en main et décidé de venir nous produire dans de petites salles pour voir de quoi il en retourne», raconte Mark Holmes.
DÉTESTÉS PAR L’INDUSTRIE
Ce dernier se dit heureux comme un poisson dans l’eau depuis que Platinum Blonde est de retour dans l’arène musicale. Surtout que le groupe n’a plus à composer avec les détracteurs qui, à l’époque, ont causé la chute de la formation.
«Les gens dans l’industrie, la presse et les maisons de disque nous détestaient. Parce que nous étions des “rock stars”, la vraie affaire. On faisait la fête, on se faisait jeter dehors de certains endroits. Pourtant, tout le monde s’est mis à aimer Guns ‘N’ Roses quand ils sont arrivés en faisant la même chose. C’est ce qui arrive quand tu es un peu en avant de ton temps», lance Holmes, avec un brin de philosophie dans la voix.
Malgré la haine dont sa formation a été l’objet, Mark Holmes n’a pas renié les chansons qui ont propulsé Platinum Blonde au som- met des palmarès. Il adore, assure-t-il, les rejouer sur scène.
PRÊT À TOUT
«Nous avons répété toutes nos chansons, alors peu importe ce qu’on nous demande, on peut le faire. Surtout que les gens aiment démontrer leur connaissance du groupe en demandant des trucs comme Video Disease ou Leaders in Danger », souligne Holmes.
«Ce qui est intéressant, poursuit-il, c’est que même si les adolescentes étaient folles de nous dans le temps, aucune de nos chansons ne parlait d’amour. C’était les pluies acides, le terrorisme, les désastres nucléaires. Ça explique sûrement pourquoi, aujourd’hui, notre musique se démarque encore.» Les retrouvailles de Platinum Blonde avec le public québécois auront lieu le 28 octobre, à l’Astral, à Montréal. Le lendemain, le groupe se produira à l’Impérial Bell, à Québec.