Le Journal de Quebec - Weekend
SURFER QUÉBÉCOIS AU NICARAGUA
EL TRANSITO, Nicaragua | Au coeur du petit village pauvre d’El Transito se dresse fièrement le Free spirit Hostel, une auberge de jeunesse tenue par trois Québécois qui proposent de vivre le Nicaragua autrement, à travers ses camps de surf, de yoga et son accueil familial.
Ils sont trois, des jeunes hommes dans la mi-vingtaine dont la complicité remonte aux années universitaires en administration, à Québec. N’en doutez pas: Karl Pineault, Laurent Champagne et Vincent Villemure-Duchesneau ont fait les 400 coups aux quatre coins de la planète.
Le trio avait un rêve: ouvrir les portes de sa propre auberge de jeunesse, où il pourrait accueillir d’autres passionnés de voyage. À l’été 2014, il est passé à l’acte. À bord d’une minifourgonnette, les trois comparses ont fait la route jusqu’au Nicaragua (en partie avec leurs pères!).
«On était certains que le Nicaragua serait le nouveau Costa Rica. On a vu juste», confie Karl, rencontré au Freespirit, qui a ouvert ses portes en juin 2015. La mini fourgonnette est encore sur place: décorée et aménagée, elle fait office de chambre individuelle pour les voyageurs en quête d’intimité.
El Transito se trouve à une heure et demie de Managua, qui accueille l’aéroport international du pays. Les courageux monteront à bord des chicken bus pour se rendre à destination, les fins négociateurs mettront la main sur un taxi (30 $ à 50 $) et les plus prudents feront affaire avec le chauffeur de l’auberge, qui vous amène à bon port – et en anglais – pour 60 $.
L’auberge est installée dans une ancienne maison, qui était déjà dotée d’une piscine. L’endroit compte quatre dortoirs de quatre lits, une chambre individuelle et la fameuse van. Avec des amis, les propriétaires ont bâti un bar – pour assurer des soirées festives – et un patio en bordure de l’océan, parfait pour la relaxation et les séances de yoga.
SURF
Le Free spirit propose d’ailleurs des formules de camps de surf quasi «tout inclus». Le forfait comprend six nuitées, quatre cours de surf, la location de la planche, l’accès aux cours de yoga (donnés par les copines des garçons), les déjeuners, les soupers en plus d’une excursion à la ville coloniale de Leon… bien installé dans une boîte de pick-up. Nica style!
Loin des touristes, la plage d’El Transito est parfaite pour apprendre à surfer. Vous apprécierez d’ailleurs ce faible achalandage par comparaison à la cohue des plages de San Juan del Sur, par exemple. Tant les débutants que les plus expérimentés y trouveront leur compte. Parlez-en aux deux moniteurs de surf de l’auberge, de véritables pros, qui s’amusent à profusion dans les vagues.
MADE IN QUEBEC
Propriétaires aidant, la majorité des clients est originaire du Québec. Si on repasse pour le dépaysement, on retiendra toutefois la facilité avec laquelle les voyageurs connectent rapidement ensemble. Les soupers maison – inclus, souvent végétariens et cuisinés à la perfection – sont servis en formule «familiale» permettant encore une fois de créer des liens forts.
Fait à noter, l’auberge n’offre pas de connexion internet. «Ça force les gens à se parler», lance en riant Karl. Il est tout de même possible de flirter avec le monde virtuel dans un café, situé à quelques minutes à pied, sur l’une des routes de terre du village. Ce dernier mérite d’ailleurs de s’y balader.
Oubliez toutefois les restaurants luxueux, les choix variés ou la rapidité de service. Vous n’aurez qu’une poignée de «restaurants» totalement rustiques à disposition. Mais faites confiance, l’attente vaut la peine. Et il revient bien moins cher de s’attabler dans ces commerces locaux que de tenter de dénicher quoi que ce soit dans les «épiceries» du coin.