Le Journal de Quebec - Weekend
RAPPROCHER LES DEUX SOLITUDES
Amoureux de la langue française, l’anglophone David Usher a eu l’idée de reprendre quelques-unes de ses chansons francophones préférées et de les adapter en anglais. Sur Let It Play, on peut ainsi entendre ses versions des pièces de Dumas, Alex Nevsky et
Let It Play n’est pas un album de reprises comme un autre. On s’en rend compte dès la première pièce, They Will
Believe, qui est l’adaptation de la populaire On leur a fait croire, d’Alex Nevsky.
Sur la nouvelle version, on peut encore entendre les fameux «Pa pa pa pa pa pa» de Nevsky. Mais les couplets sont chantés en anglais par Usher. Le mariage est fort réussi et nous fait voir les chansons d’une autre façon.
«Pour mon nouvel album, je cherchais une idée qui pouvait m’inspirer, dit David Usher. Je me suis rendu compte qu’en musique, au Québec, il y a vraiment les deux solitudes. Il y a de magnifiques chansons en français qui ne sont pas écoutées par un large public.»
QUELQUES LIBERTÉS
C’est un peu pour faire rayonner davantage ces chansons que l’auteur-compositeur s’est lancé le défi de les adapter en anglais.
Alors qu’il est resté fidèle à la signification de certains textes, David Usher a aussi pris quelques libertés sur d’autres morceaux. «J’ai voulu laisser aller mon imagination, tout en respectant la chanson originale.»
Avant de se lancer dans l’adaptation d’une chanson, il tenait à avoir l’approbation de l’artiste. «Presque tous ceux que j’ai approchés ont dit oui. Pour les autres, je comprenais que c’était parfois difficile pour eux, car leurs chansons sont très personnelles.»
Le processus de sélection des chansons n’a pas été si simple. «Il fallait obtenir tous les droits de publication. Ce n’est pas facile, car il y avait beaucoup d’artistes et de compagnies de disques impliqués.»
Une fois les morceaux complétés, David Usher recontactait les artistes et leur faisait écouter la nouvelle version qu’il avait créée. S’ils aimaient son adaptation, la chanson était ensuite placée sur l’album.
TOURNÉE ET VOLUME 2
«J’ai vraiment aimé faire cet album. Comme auteur-compositeur, j’ai souvent de la difficulté à trouver une mélodie accrocheuse pour aller avec des paroles. Cette fois-ci, j’avais déjà les mélodies que j’adorais. J’ai trouvé ça beaucoup plus facile.»
Et si jamais l’album fonctionne, les compositions de Monogrenade, Caracol et autres Daniel Lavoie trouveront peutêtre écho au Canada anglais ou même aux États-Unis.
Avec la sortie de l’album, David Usher annoncera bientôt une tournée. Le chanteur confirme qu’il aimerait bien faire un spectacle spécial à Montréal où seraient invités les artistes du disque.
Et un volume 2 est-il envisageable? «J’adorerais ça, répond-il. J’ai vraiment adoré le processus d’écriture et d’enregistrer les chansons. Mais tout cela dépend du succès du premier album!»