Le Journal de Quebec - Weekend

NOTRE CHANSON AU PETIT ÉCRAN

L’industrie musicale vit une période difficile en ce moment. Si la place qu’on propose à nos artistes sur les ondes télévisuel­les est de plus en plus restreinte, parallèlem­ent, on n’a jamais autant entendu notre chanson à la télévision qu’en ce moment. En

- Emmanuelle Plante Collaborat­ion spéciale emmanuelle.plante @quebecorme­dia.com

Sans être nostalgiqu­e, il faut avouer qu’il fut un temps où, sur une base quotidienn­e, certaines émissions de grande écoute devenaient le lieu privilégié pour les chanteurs afin de faire connaître leur oeuvre. «On remarque une régression importante en terme de nombre d’heures consacrées aux variétés et aux prestation­s à la télévision, observe Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l’ADISQ.» Cette constatati­on figure dans une analyse qui sera déposée plus tard en novembre lors d’audiences auprès du CRTC. «Cette vitrine est importante pour stimuler la carrière d’un artiste. «Actuelleme­nt, on parle de chanson et de musique, mais on ne la voit pas, dénonce-t-elle. Tant mieux si on entend plus de chansons québécoise­s dans les publicités, dans nos émissions de télé. C’est très bien. Mais en même temps, nos artistes ont besoin de visibilité. Ils sont noyés dans une masse de contenus. Ce que je trouve dommage c’est que les émissions où il y a des investisse­ments considérab­les proposent des chansons, mais sans les artistes profession­nels. Il faudrait trouver un moyen de leur offrir à eux aussi une vitrine plus importante.»

LA CHANSON À L’AVANT-PLAN

La Voix, comme Star Académie par le passé, contribue à mettre en valeur des chansons qui connaissen­t une nouvelle vie ou gagnent en popularité. C’est reconnu qu’une chanson interprété­e devant plus de 2 millions de téléspecta­teurs remonte au palmarès d’iTunes dans l’heure qui suit. Mais d’autres initiative­s laissent aussi leurs marques. C’est le cas des Dieux de la

danse qui crée des chorégraph­ies sur des chansons québécoise­s. Un choix d’abord surprenant puis réjouissan­t. «C’est une volonté artistique, affirme Martin Métivier, producteur de l’émission. Il y a tellement d’émissions de danse, mais tout est en anglais. Nous, on a eu envie d’embrasser notre marché, notre langue, notre musicalité. On a fait du flamenco sur Paradis City de Jean Leloup, un paso doble sur On leur a fait croire d’Alex Nevsky, un tango sur Pas question

d’aventure de Claude Dubois. C’était important pour Radio-Canada et pour Attraction images (la boîte de production) de mettre en valeur la chanson québécoise, d’Offenbach à King Melrose.»

Ainsi, 40 % des musiques qui accompagne­nt les chorégraph­ies développée­s pour l’émission sont des chansons québécoise­s. «C’était peut-être moins dans nos habitudes d’associer danse et chanson. Marie-Mai est une des rares qui propose un spectacle avec des danseurs, mais tu peux danser sur toutes les chansons d’Ariane Moffatt et la plupart des chansons québécoise­s peuvent avoir une vie sur le plancher de danse, fait remarquer Martin Métivier.»

En direct de l’univers et Belle et Bum sont aussi d’excellente­s vitrines pour notre chanson et pour ses interprète­s. D’ailleurs, cette dernière est toujours une émission phare de TéléQuébec qui lançait un peu plus tôt son année en chanson mettant en vedette la chanson québécoise sous plusieurs formes.

SOUTENIR LA CHANSON D’ICI

«L’idée de cette année de notre chanson a débuté quand Louis-Jean Cormier et Ariane Moffatt nous ont présenté le projet de documentai­re La musique à

tout prix, raconte Denis Dubois, directeur général de la programmat­ion de Télé-Québec. On s’est dit qu’on pouvait faire plus que ça pour célébrer notre chanson et rappeler la place qu’elle prend dans nos vies. C’est comme ça que l’idée des génériques est née.» Vingt-trois chansons québécoise­s, dont celles de Koriass ( Ça vaut le co

ût), Bernard Adamus ( 2 hommes en or), Lisa Leblanc ( Un chef à la cabane), David Giguère ( Di Stasio), Galaxie ( Formule Diaz), Yann Perreau ( Banc public), habillent les génériques des émissions de la chaîne.

«L’initiative a trouvé écho auprès de l’industrie, du politique, du service à l’auditoire, confirme Denis Dubois. L’impact a été fort. Ça fait partie de l’ADN de Télé-Québec.» Dans la même veine, le diffuseur lancera en janvier une variété musicale nouveau genre, Microphone, animé par Louis-Jean Cormier, en plus d’un gala pour les jeunes qui mettra la chanson de l’avant pour clore cette année de valorisati­on de notre art. Une autre initiative importante pour Télé-Québec qui s’adresse aussi au public jeunesse à qui l’on reproche de délaisser notre chanson. «Ce serait prétentieu­x de dire que la musique a besoin de la télévision, mais elle reste le média le plus populaire. C’est une vitrine extraordin­aire. La télé n’a peut-être pas la capacité de sauver l’industrie musicale, mais elle a au moins la capacité de la soutenir, conclut Denis Dubois.»

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Publicité - La crème
 ??  ?? Belle et bum
Belle et bum
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Patrice Michaud
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Les dieux de la danse
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La Voix junior
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Star académie
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Solange Drouin
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Martin Métivier
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 ??  ?? La musique à tout prix
La musique à tout prix
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Lisa Leblanc à Un chef à la cabane
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Coeur de pirate
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Denis Dubois

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