Le Journal de Quebec - Weekend

RETOURNER DANS L’OMBRE... AVEC PLAISIR!

- Sandra Godin

À l’autre bout du fil, Francis Cabrel s’excuse de prendre un peu d’avance pour notre rendez-vous téléphoniq­ue. C’est qu’il doit aller chercher sa fille bientôt à l’arrêt d’autobus. Après dix mois de tournée à guichets fermés, c’est le retour à la vie familiale et au train-train quotidien pour le chanteur de 63 ans, à son grand bonheur.

La tournée In Extremis n’est plus qu’un souvenir, immortalis­ée sur un double album live lancé la semaine dernière. Enregistré en mars à Bruxelles, on retrouve dans le coffret deux albums, un DVD du concert, un «making of», les coulisses, et des entretiens au sujet de Cabrel avec Carla Bruni et Serge Lama, entre autres.

Alors que les ventes d’albums sont constammen­t en déclin, l’interprète de Je l’aime à mourir a tenu à garder cette habitude de lancer un album live de la tournée In Extremis, vue par 30 000 spectateur­s au Québec.

«Je fais des tournées aux six ou sept ans, ce sont des moments rares pour moi, très travaillés, dit-il. Je m’entoure de gens qui donnent beaucoup d’eux-mêmes. J’aime bien que ça reste. C’est un témoignage d’un an de vie commune, c’est important.»

UNE PAUSE

Francis Cabrel a une autre habitude: celle de prendre de longues pauses, de quelques années, entre ses tournées et ses albums. Entre ses deux derniers albums originaux, Des roses et des orties (2008) et In Extremis (2015), il s’est écoulé sept ans.

Au téléphone, le chanteur nous fait remarquer que cette fois-ci, dans sept ans, il aura 70 ans. «Tout est urgent. S’il y a un autre album, ce sera dans des délais plus courts, plus raisonnabl­es. Je souhaite être un peu plus rapide.»

Mais d’ici à ce qu’il reprenne le crayon, Cabrel compte passer ses journées à ne rien faire. «J’ai tellement voyagé dans la dernière année. Là, je vais voyager dans ma maison, dit-il en riant. J’ai besoin de repos.»

LE BATACLAN, « TOUJOURS DOULOUREUX »

Avant de complèteme­nt retourner dans l’ombre, Francis Cabrel a été invité à monter sur scène lors du concert d’ouverture du Bataclan, le 29 novembre prochain. Il a refusé.

«Le problème n’est pas de chanter cette année, l’année prochaine ou dans dix ans. Ce sera toujours douloureux. C’est un lieu de cauchemar, de torture, de souffrance­s, pour les victimes et leurs familles. Je ne peux pas rentrer dans un endroit comme ça. Quand je fais de la musique, je m’amuse, et je ne pense pas que ce soit un endroit pour le faire.»

LES 40 ANS DE PETITE MARIE

La chanson Petite Marie, qui a propulsé la carrière de Francis Cabrel en 1977, célébrera ses 40 ans l’an prochain. La pièce phare de son répertoire, écrite par Claude Culot et dédicacée à la femme de Cabrel, Mariette, se trouvait sur le tout premier album du chanteur.

À ce moment-ci, Francis Cabrel cherche encore comment il pourrait célébrer cet anniversai­re. «Je cherche une idée. C’est un chiffre conséquent. On va le fêter d’une façon ou d’une autre», promet-il.

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