Le Journal de Quebec - Weekend

« C’EST GRÂCE À MON FILS QUE J’AI OBTENU CE RÔLE » - ALEXANDRE GOYETTE

Sans l’existence de son fils de 2 ans, Alexandre Goyette ne croit pas qu’il aurait pu obtenir le rôle de Marc Lemaire dans la série Feux de Serge Boucher.

- Yves Leclerc yves.leclerc @quebecorme­dia.com

Reconnu à la télé pour des personnage­s plus légers, le comédien dit avoir accédé, depuis la naissance de son fils, à une profondeur et une maturité qu’il ne possédait pas.

«C’est grâce à lui si j’ai eu ce rôle», a-t-il lancé, lors d’un entretien, au lendemain de la diffusion du dixième et dernier épisode de cette série fermée.

Si vous n’avez pas encore suivi Feux et que vous avez l’intention de le faire au cours des prochaines semaines, certains détails qui suivent pourraient gâcher votre plaisir. Vous êtes avertis.

Dans Feux, Alexandre Goyette personnifi­e un agent d’immeuble qui initie une liaison avec sa gardienne d’enfance qu’il retrouve totalement par hasard.

L’homme, qui est en couple, est tellement envahi par la passion de cette aventure extraconju­gale qu’il oublie, un matin, son fils dans sa voiture. Une journée où tout son univers s’écroule.

Le comédien précise que l’amour qu’il porte à son enfant a ouvert, chez lui, des canaux d’émotions qui étaient fermés.

«Je deviens aussi, avec les années, un comédien plus mature», a-t-il laissé tomber.

Avec étonnement, Alexandre Goyette dit ne pas avoir eu de difficulté à jouer les bouleversa­ntes scènes de douleur associées et le mal de vivre immense qui afflige, tout à coup, cet homme amoureux de la vie.

«Je n’ai jamais pensé à mon fils lorsque j’ai tourné ses scènes. Je n’aurais jamais été capable de faire ça. Je suis beaucoup trop émotif par rapport à mon fils pour m’imaginer cette affaire-là. J’aurais perdu le contrôle et un acteur qui n’est plus en contrôle n’est plus un acteur», a-t-il lancé.

PRÉPARATIO­N

Lors des auditions, dans une scène, lors d’un interrogat­oire policier, où il révèle son amour pour Claudine Grenier, le comédien a choisi d’y aller à fond.

«J’ai décidé d’y aller le tout pour le tout avec les larmes et avec le plus d’intensité. Ça me donnait la possibilit­é, si ça ne fonctionna­it pas, de recommence­r à jouer moins fort», a-t-il dit.

Lors de la première journée sur le plateau de tournage, Alexandre Goyette a fait référence à ces séquences intenses et émotives qui devaient être tournées sur deux jours, un mois plus tard.

«J’ai dit que c’était pour être mes journées olympiques, de saut à ski et de descente dans les bosses où je devais pleurer durant toute la journée. Tout le monde était étonné de voir que je pensais déjà à ces deux journées», a-t-il raconté.

Le comédien, que l’on peut voir aussi dans la quotidienn­e District 31, sur les ondes d’ICI Radio Canada, explique que le bouton «Larmes», sur lequel ou pourrait appuyer, n’existe pas.

«C’est quelque chose qui demande de la préparatio­n. Il fallait que j’y pense, que je me prépare et que je visualise le tout. Ma mission est de livrer la marchandis­e et je voulais être prêt pour ces moments. Il était important que je sois prêt», a-t-il indiqué.

Alexandre Goyette précise aussi que la qualité d’écriture de Serge Boucher a un rôle important à jouer dans la puissance et l’intensité de ces moments.

«C’est bien écrit et c’est bien amené. Un texte, mieux c’est écrit et plus c’est facile à jouer. Et Serge Boucher est comme un maître. C’est écoeurant ce qu’il écrit», a qualifié le comédien, ajoutant qu’il y avait aussi des acteurs hallucinan­ts pour lui donner la réplique.

DÉFI D’ACTEUR

Le comédien avoue que ce rôle représente quelque chose de marquant où il se voyait confier, pour la première fois, un rôle principal dans une série télé.

«J’étais content d’avoir enfin la chance d’aller dans ces zones de jeu et de pouvoir jouer cet homme-là et des scènes de “braillage” et de déchirage. Je n’avais jamais joué quelque chose comme ça. C’est un rôle super marquant et une série hallucinan­te», a indiqué celui qui fera partie de la relecture théâtrale du film Le

Déclin de l’empire américain, qui sera à l’affiche du 28 février au 1er avril à l’Espace Go, à Montréal. Feux est disponible en rediffusio­n sur ICI Tou.tv et sur les services en ligne. District 31 est diffusée du lundi au jeudi, à 19 h, sur les ondes d’ICI Radio-Canada.

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