Le Journal de Quebec - Weekend
Revisiter le folklore québécois
Dans l’esprit de donner une nouvelle vie aux classiques du folklore québécois, Laurence Jalbert, Zachary Richard, Martin Deschamps et Bodh’aktan se sont attaqués aux V’la l’bon vent, À la claire fontaine, Le rapide blanc et Chevalier de la table ronde sur
Un album lancé le 18 novembre sur lequel on retrouve aussi Yves Lambert, Marie Michèle Desrosiers, Richard Séguin, Francis Cabrel, Marie-Denise Pelletier et Roch Voisine.
L’idée, explique Laurence Jalbert, qui a repris V’là l’bon vent, était de faire quelque chose d’heureux, festif, vivant et hop la vie.
La chanteuse avoue qu’elle n’avait aucune idée de la chanson qu’elle allait choisir lorsqu’elle a été approchée par le réalisateur Marc Beaulieu pour ce projet.
«Il avait des suggestions pour moi, mais je voulais, avant, faire mes propres recherches», a-t-elle indiqué, lors d’un entretien.
Elle a ouvert l’ordinateur et les chansons n’arrêtaient pas de défiler sur l’écran. Laurence Jalbert s’est retrouvée rapidement plongée dans ses souvenirs d’enfance dans sa Gaspésie natale.
«Ça m’a rappelé ces moments où l’on sortait le livre de la bonne chanson du banc du piano et que l’on chantait ces chansons», a-t-elle laissé tomber.
TOUCHE COUNTRY
Elle-même incapable de faire un choix, Marc Beaulieu lui a suggéré de reprendre V’la l’bon vent, qu’elle s’est tout de suite mise à la fredonner.
«Je ne voulais pas qu’elle soit sombre. Je voulais qu’elle soit vivante et drôle, même si le texte est un peu tristounet par moment. Mon intention était d’y apporter une petite touche country avec des solos de violon et de mandoline et ça tombait en plein dans la direction de l’album», a-t-elle fait remarquer.
Sur Les Belles chansons, Zachary Richard chante À la claire fontaine,
Yves Lambert reprend J’ai du bon tabac, Marie Michèle Desrosiers, Partons, la mère est belle, et Roch Voisine propose sa version d’Isabeau s’y promène.
Richard Séguin présente Tout passe, une chanson moins connue, qui aurait été chantée lors de la déportation des Acadiens en 1755. Francis Cabrel offre Colchiques dans
les prés, une chanson française écrite pour des jeunes qui fréquentaient les camps de scoutisme en 1942.
FIL CONDUCTEUR
Les artistes invités se sont succédé en studio sans entendre ce que les autres avaient fait.
«C’est à la fin que tu découvres si tu regrettes de l’avoir fait ou que tu es content. J’ai écouté l’album d’un bout à l’autre et j’étais heureuse. Il a un fil conducteur avec une texture sonore qui est présente du début jusqu’à la fin et qui est rassurante. C’est un disque qu’on a eu du plaisir à faire et aussi à écouter», a lancé Laurence Jalbert.
Elle raconte qu’elle a fait écouter l’album à ses quatre petits-enfants, lors d’une visite à la maison, et que ça n’arrêtait pas de swigner dans le salon.
«Ma petite-fille qui a sept ans n’arrêtait pas de chanter V’la l’bon vent et elle voulait que je la refasse jouer continuellement. Et elle est repartie en la chantant, lorsque son père est venu la chercher. J’ai réalisé, lorsque son père a indiqué qu’il connaissait cette chanson, que c’était bien que cela suive son cours», a-t-elle fait remarquer.
Une anecdote qui s’inscrit parfaitement dans cette idée de maintenir en vie ces classiques du patrimoine québécois et qu’ils continuent de vivre.
«Je parle à travers mon chapeau et sans connaître les projets du producteur, mais je pense qu’il y aura une suite à cette compilation. Ça va suivre son cours et il le faut», a-t-elle mentionné.