Le Journal de Quebec - Weekend

QUE RESTE-T-IL DE BON DANS LES RELIGIONS?

Désabusé par le manque d’ouverture des religions et l’extrémisme, Thomas Rinfret s’est demandé, lors de la naissance de son fils, s’il était pour le faire baptiser. Il a voulu, avant de mettre une croix définitive sur cette tradition, vérifier s’il restai

- Yves Leclerc

Une quête qu’il aborde dans le documentai­re Ma foi, qui sera diffusé lundi à TéléQuébec.

Le réalisateu­r est allé à la rencontre de religieux catholique­s, juifs et musulmans qu’on entend très peu, qui font preuve d’ouverture et qui voient les choses d’une autre façon. «Karina Marceau, productric­e de la série

Faut en parler, m’a approché avec des idées de sujets et celui de la religion tombait à point avec le questionne­ment que j’avais concernant mon fils», a-t-il indiqué, lors d’un entretien.

Thomas Rinfret s’est lancé dans une quête afin d’aller vérifier s’il y avait du bon dans les religions à une époque où l’extrémisme et les attentats font les manchettes.

AMBASSADEU­RS DE TOLÉRANCE

Il a rencontré le prêtre Pierre GervaisMaj­eau du diocèse de Joliette, l’Imam homosexuel El-Farouck Khaki, qui dirige une mosquée inclusive à Toronto, l’Imam québécois Sheikh Mahdi Tirkawi et Elizabeth Bolton, homosexuel­le et rabbin à Ottawa.

Des ambassadeu­rs de tolérance et de libéralism­e qui offrent leur vision sur la sexualité, la place des femmes dans l’Église, ses scandales, le rapport au voile dans l’islam et autres enjeux qui sèment la controvers­e.

Ma foi apporte, sans porter de jugement ou prendre parti, un éclairage qui va audelà des préjugés habituels associés, entre autres, à la religion musulmane. Comme cette rencontre avec l’Imam montréalai­s Sheikh Mahdi Tirkawi, que l’on voit faire du ski, avec sa conjointe qui porte le hijab et qui a une soeur qui ne le porte pas.

UNE OUVERTURE

Thomas Rinfret est d’avis que la structure entourant la religion catholique, solidement ancrée dans les traditions du Vatican, ne parle plus aux gens.

«Il y a des gens qui font partie de ces institutio­ns qui veulent que ça change, mais ils sont pris avec ça. J’ai assisté au baptême du petit garçon d’un ami, la semaine dernière et la cérémonie a duré une heure et quart. Le prêtre faisait son possible, mais rien n’est venu nous chercher», a-t-il laissé tomber.

Le réalisateu­r n’a jamais été très impliqué côté religion. C’est quelque chose, dit- il, qui faisait très peu partie de sa vie. De là, ce questionne­ment autour de la décision de baptiser ou non son fils.

«Je suis conscient que la religion fait partie de notre identité. C’est quelque chose que j’avais presque exclu de ma vie et je pense qu’il y a quelque chose, là-dedans, qui devrait avoir sa place, aujourd’hui, mais d’une façon différente, comme se retrouver en famille autour d’une table. J’observais cette femme rabbin, lors de la prière, avec sa famille et je les enviais. Nous, avec des amis, dans ce genre de situation, on va dire des niaiseries. Je pen- se que c’est bon, aussi, de prendre une grande respiratio­n et du temps ensemble dans le calme. C’est quelque chose qui m’a ouvert les yeux», a-t-il dit.

Est-ce que Thomas Rinfret a fait baptiser son fils? Sans dévoiler sa décision, la quête entreprise par l’entremise de ce documentai­re l’a visiblemen­t guidé dans une prise de décision remplie d’ouverture. Le documentai­re Ma foi est présenté le lundi 12 décembre à 21 h et en rediffusio­n le 16 décembre à 13 h à TéléQuébec.

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Elizabeth Bolton, rabbin à Ottawa, et El Farouk, fondateur de la mosquée inclusive de Toronto, dans le documentai­re Ma foi, de Thomas Rinfret.
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PHOTOS COURTOISIE

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