Le Journal de Quebec - Weekend

SELON LES BOUGON

Plus de dix ans après la fin de la série télé culte qui porte son nom, la célèbre famille des Bougon refait surface au grand écran dans un film dont le propos est plus actuel que jamais. «Avec tout ce qui se passe en ce moment aux États-Unis autour de l’é

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Les États-Unis ont Donald Trump. Le Québec a Paul Bougon. Difficile de ne pas faire ce lien après avoir vu la comédie Votez Bougon, dans laquelle Paul (ou Papa) Bougon décide de se lancer en politique avec l’aide de sa famille pour fonder un nouveau parti, le PEN (Parti de l’Écoeuremen­t national).

Mais à sa grande surprise, la population québécoise sera séduite par son discours politique...

«Cet écoeuremen­t de la population face à la politique, c’est dans l’air du temps, observe Rémy Girard, qui a repris avec bonheur le rôle de Paul Bougon dans le film.

«Comme le dit si bien François Avard (le créateur et coauteur des Bougon), les astres sont alignés. Sur le plan politique, avec tout ce qui se passe en ce moment, le film prend un autre sens. Si on avait lancé Votez Bougon il y a un an, on nous aurait dit: “ben là, vous charriez!” Mais là, depuis le 8 novembre, ça semble plus proche de la réalité qu’on aurait pu le croire.»

«Le film parle de politique, mais surtout de corruption et d’impunité. Paul Bougon est un anarchiste, un homme qui a sa vision de la politique et ça transparaî­t dans le film. Au début, il décide de se lancer un faux parti politique juste pour faire une crosse. Il veut vendre des cartes de membres et faire de l’argent avec ça. Mais ça va aller plus loin qu’il pensait! Il va se laisser prendre au jeu. Il va devenir pire que les gens qu’il dénonce. Au point où sa famille va se retourner contre lui.»

RETROUVAIL­LES ATTENDUES

Rémy Girard souhaitait depuis longtemps retrouver le personnage de Papa Bougon, qu’il considère comme l’un des rôles les plus marquants de sa carrière à l’écran.

Peu de temps après la fin de la série télé, au printemps 2006, un projet de film avait été évoqué par la productric­e Fabienne Larouche. Mais il aura finalement fallu une dizaine d’années avant que les Bougon fassent finalement le saut au cinéma.

«Pour nous, ç’a été un cadeau du ciel de pouvoir enfin retrouver ces personnage­s, admet l’acteur. Ça faisait dix ans qu’on attendait que ce film se fasse. À un moment donné, on avait même arrêté d’y croire. Mais c’est revenu dans l’air il y a deux ans, quand les auteurs ont décidé de se replonger dans l’écriture du scénario. On a finalement eu le financemen­t et tout s’est mis en place.»

Autour de Rémy Girard, Antoine Bertrand (Junior), Louison Danis (Rita), Claude Laroche (Mononque) et Hélène Bourgois-Leclerc (Dolorès) ont tous retrouvé leurs personnage­s dans le film. Maintenant trop âgée pour jouer le rôle de la jeune Mao, Rosalee Jacques a dû quant à elle céder sa place à l’actrice Laurence Barrette.

Selon Rémy Girard, personne n’a eu de mal à se remettre dans la peau de son personnage.

«Le premier matin du tournage, quand on s’est retrouvé toute la gang dans la petite cuisine du même appartemen­t où on avait tourné la série, c’était comme si on s’était vus la veille», raconte-t-il.

«Parce que curieuseme­nt, on n’a pas beaucoup vieilli physiqueme­nt. On est pas mal tous comme on était avant. Et comme l’histoire se déroule environ 18 mois après celle de la fin de la série, on avait l’impression de revenir dix ans en arrière. Fabienne Larouche (la productric­e) était là le premier jour du tournage et en nous voyant à l’écran, elle s’est exclamée: “Vous êtes pareils!” Ç’a été immédiat pour nous. On s’est tout de suite retrouvés avec beaucoup de bonheur.»

Il reste à voir si le public aura aussi autant de plaisir à les retrouver à l’écran... Le film Votez Bougon prend l’affiche le vendredi 16 décembre.

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Maxime Demers Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

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