Le Journal de Quebec - Weekend

SOUS LE CHARME DE LOU-PASCAL TREMBLAY

Le comédien Lou-Pascal Tremblay traverse actuelleme­nt une période charnière de sa jeune carrière. En se glissant dans la peau de méchants, il casse l’image de l’ado amoureux qui lui colle à la peau pour se diriger vers des rôles de jeunes hommes tourmenté

- Nathalie Slight Agence QMI

Lou-Pascal, le public a fait ta connaissan­ce dans le film Le journal d’Aurélie

Laflamme. Souhaitais-tu être comédien depuis longtemps?

Lorsque j’ai décroché le rôle de Tommy, j’exerçais le métier de comédien depuis quelque temps déjà. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été fasciné par le cinéma et la télévision. J’ignore d’où me vient cet intérêt, puisque mon père est architecte et ma mère, designer d’intérieur. Lorsque j’ai manifesté le désir de jouer devant la caméra, au début de l’adolescenc­e, mes parents m’ont soutenu à 100 %, en m’accompagna­nt aux auditions et sur les plateaux de tournage.

Les rôles de charmeur te collent à la peau: Aurélie Laflamme, Apparences, Mémoires vives, Jérémie...

C’est vrai que j’ai décroché plusieurs rôles du même registre. L’amoureux, le meilleur ami, le charmeur... je me glisse assez facilement dans la peau de ces garslà. Puis, j’ignore pourquoi, mais j’ai décroché coup sur coup deux rôles de «bad boy» cette année. Enfin, quelqu’un a vu la méchanceté en moi! (rires) Sérieuseme­nt, je suis heureux de jouer les détestable­s. Il y a quelque chose d’exigeant et de confrontan­t à incarner ce genre de personnage­s.

Si le public t’aimait d’emblée grâce à tes irrésistib­les personnage­s, crois-tu qu’il aime te détester après t’avoir vu dans le film 1:54?

La première fois que j’ai vu le film, c’était au Festival du film d’Angoulême, en France. Après le générique, je suis monté sur scène avec les comédiens et le réalisateu­r, Yan England, et... je me suis fait huer! J’étais conscient qu’un personnage comme Jeff allait faire réagir, mais je n’étais pas prêt à recevoir toute cette haine-là. Mais, au final, j’ai appris à aimer qu’on me déteste. Quelque part, ça prouve que j’ai bien fait mon travail.

Et c’est le cas! Comment un gars aussi gentil que toi a-t-il réussi cette transforma­tion?

Pour incarner Jeff dans 1:54, j’avais dans la tête l’image d’une vipère: un animal qui se la joue cool en apparence, mais qui attaque subitement. Certains acteurs sont cartésiens, ils jouent avec leur tête et sont capables de reproduire avec précision plusieurs émotions. D’autres sont des acteurs de coeur, qui adoptent la personnali­té de leur personnage le temps d’un tournage. Je suis de la deuxième catégorie. Après ce tournage physiqueme­nt et émotionnel­lement exigeant, j’ai ressenti le besoin de prendre du temps pour moi, de décrocher.

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