Le Journal de Quebec - Weekend

SUZANNE CLÉMENT

REPLONGE DANS L’UNIVERS CARCÉRAL En quittant la série Unité 9 après avoir interprété le coloré personnage de Shandy pendant une saison, Suzanne Clément ne s’attendait certaineme­nt pas à retrouver un univers carcéral féminin quelques années plus tard. C’es

- Maxime Demers Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

Sorti en France en septembre dernier après avoir obtenu de belles critiques dans la presse française, La Taularde arrivera sur les écrans du Québec vendredi (le 6 janvier).

En plus de pouvoir découvrir la star française Sophie Marceau dans un des rôles les plus sombres de sa carrière, le public québécois y retrouvera un visage qui lui est familier, celui de l’actrice Suzanne Clément, qui enchaîne les tournages en France depuis deux ans.

Réalisé par la Française Audrey Estrou- go, La Taularde raconte l’histoire d’une femme (Marceau) qui se retrouve en prison après avoir aidé l’homme qu’elle aime à s’en évader. Suzanne Clément incarne une détenue qui côtoie le personnage de Marceau.

Le film a été tourné en janvier 2015, dans une prison désaffecté­e de Rennes.

«C’était une expérience très forte qui est encore assez présente dans mon esprit, même si ça fait déjà deux ans qu’on a tourné le film, a admis Suzanne Clément lors d’un entretien téléphoniq­ue accordé au Journal le mois dernier.

«L’expérience de se retrouver en janvier dans une ancienne prison désaffecté­e m’est rentrée dans les os. Il y a quelque chose d’étouffant de voir les portes se re- fermer derrière nous en entrant en prison. C’était extrêmemen­t lourd comme atmosphère.»

L’actrice québécoise dit avoir pu se servir de son expérience sur le plateau d’U

nité 9 pour le tournage de La Taularde. «J’avais déjà un peu de bagage grâce à ce que j’avais appris de Danielle Trottier, l’auteure d’Unité 9, qui a basé son travail sur tellement d’heures de recherches.

«C’est intéressan­t parce que ce sont deux projets qui ont été menés par des femmes qui ont mis du coeur et du temps dans leur travail, avec une grande responsabi­lité sociale et une volonté de donner une parole à ces femmes. Pour une actrice comme moi, ce sont de beaux cadeaux de la vie parce qu’ils nous permettent d’en apprendre beaucoup sur l’être humain.

«C’était intéressan­t aussi parce que les prisons pour femmes en France sont très différente­s de celles au Québec. Certaines de ces femmes sont en prison sans savoir pour combien de temps. Parfois, on leur dit qu’elles vont sortir pendant la journée pour se faire dire quelques heures plus tard que finalement, elles en ont pour un autre deux ans. Psychologi­quement, c’est terrible!»

« UNE FORCE NATURELLE »

Suzanne Clément dit avoir été impression­née par le sérieux et l’intensité avec lesquels Sophie Marceau s’est plongée dans ce rôle complexe et exigeant. Marceau, éternel chouchou du public français qu’on voit souvent dans des comédies légères, est sortie de sa zone de confort en jouant dans ce drame psychologi­que.

«Je trouve que Sophie a fait un travail formidable, souligne l’actrice québécoise. Elle était vraiment très impliquée dans son travail, très conscienci­euse, et pas compliquée du tout. Je l’ai sentie devenir quelqu’un d’autre de jour en jour sur le plateau. Je voyais cette femme qui vient d’un autre milieu dans la vie se transforme­r tranquille­ment. Je trouve qu’elle a une force naturelle en elle qu’elle apporte toujours à ses personnage­s. C’est quelque chose qui m’a toujours impression­née chez elle.» La Taularde prend l’affiche vendredi (le 6 janvier).

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