Le Journal de Quebec - Weekend

Le malaise final.

Boucler une série n’est jamais facile, surtout quand celle-ci obtient un immense succès populaire et critique. Le dernier épisode revêt effectivem­ent une importance cruciale. Particuliè­rement en comédie. Parfois ça passe ( Les Invincible­s, Friends); parfo

- Marc-André Lemieux Le Journal de Montréal marc-andre.lemieux@quebecorme­dia.com

Scindée en 2 épisodes de 30 et 60 minutes chacun, la conclusion des Beaux malaises sera présentée dimanche soir à TVA. Cette heure et demie de télévision viendra clôturer 3 saisons d’une série lauréate de nombreux prix Gémeaux qui ralliait chaque mercredi 1 941 000 fidèles. Malgré la pression, Martin Matte a décidé d’innover en proposant un chant du cygne «assez éclaté» qui pourrait prendre la forme d’un opéra rock.

«C’est quelque chose qu’on n’a jamais fait», avertit le gagnant de nombreux prix Artis, dévoilant au passage la présence d’une scène réunissant plusieurs personnage­s ayant marqué le feuilleton.

MISES EN ABYME

L’humoriste multiplier­a les mises en abyme dans chacun des épisodes. Le premier dépeindra le voyage de Martin et Julie (Julie Le Breton) en France, où Les beaux malaises font l’objet d’une adaptation, chose qui s’est réellement produite l’automne dernier, alors que M6 a présenté sa version du sitcom québécois. Frank Dubosc, qui joue le rôle du stand

up comique dans l’Hexagone, apparaîtra dans l’épisode.

«C’est inspiré de ce que j’ai vécu quand j’ai vendu la série en France, indique Martin Matte. Frank Dubosc joue vraiment bien, surtout quand il fait semblant d’être de mauvaise foi pour négocier les droits d’auteur.»

Judicieuse­ment intitulée Couronneme­nt, la véritable finale verra Martin se rappeler les bons (et moins bons) moments des trois dernières années. «C’est un épisode que j’avais en tête depuis longtemps, explique l’auteur. J’ai voulu tester jusqu’où je pouvais aller dans les mises en abyme. J’ai fait ça souvent au cours des trois saisons, mais cette fois-ci, c’est à fond la caisse: j’annonce aux comédiens que c’est la fin des Beaux malaises. Je parle directemen­t aux personnage­s. C’est spécial. J’avais le goût d’explorer autre chose étant donné que c’est la finale.»

ADAPTATION

Contrairem­ent aux précédente­s saisons, les deux derniers épisodes des Beaux malaises n’ont pas été réalisés par Francis Leclerc, mais plutôt par Nicolas Monette ( Le journal

d’Aurélie Laflamme) et Ricardo Trogi ( 1981). Leclerc s’était engagé à tourner la deuxième saison de Marche à l’ombre pour Super écran.

«C’était un peu difficile au début, dit Martin Matte au sujet du changement de réalisateu­r. Les premières journées ont été étranges, parce qu’avec Francis, on avait une certaine façon de travailler. On a dû s’adapter, mais ça s’est somme toute bien passé. Chaque acteur connaissai­t son personnage. On savait où aller.»

UNE FINALE IN EXTREMIS

Ces deux ultimes épisodes des Beaux

malaises ont failli ne jamais voir le jour. Au « départ, Martin Matte souhaitait écrire une demi-saison, mais TVA, qui préférait une saison complète, a refusé sa propositio­n. En entrevue au Journal, l’humoriste raconte qu’après un certain temps, la direction du réseau s’est ravisée, mais il était trop tard. L’offre initiale du stand-up comique n’était plus valide. «Rendu là, c’était impossible pour moi d’écrire six épisodes en trois mois», explique l’auteur.

Bien qu’elle résulte d’un compromis, cette finale de 90 minutes satisfait, en fin de compte, Martin Matte. «J’avais des idées pour écrire trois ou quatre épisodes de plus, mais au bout du compte, c’est correct», note-t-il.

«Quand j’ai annoncé mon intention de mettre fin aux Beaux malai

ses, tout le monde m’a dit que j’étais fou. Mais pour l’artiste en moi, c’était mieux d’arrêter la série. J’ai réussi à faire ce que je voulais avec Les beaux malaises. Je suis particuliè­rement fier du dernier épisode. J’espère qu’il va répondre aux attentes des gens.»

TVA présente Les beaux malaises – La grande finale dimanche à 20 h 30.

C’était supposé être relax, mais au bout du compte, ces deux derniers épisodes ont demandé quasiment autant de temps et d’ouvrage qu’une saison complète. Les équipes différente­s, le format d’une heure, les tournages à Paris, le budget plus important… Je pensais tomber en vacances bien plus vite que ça!»

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MARTIN MATTE
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