LE PARCOURS ATYPIQUE DE MENTANA

Mentana connaît une ascension atypique. À peine connu dans son Québec d’origine, ce groupe folk americana peut se vanter d’avoir été numéro un en Allemagne et revient d’une tournée en Italie.

À croire que l’expression «nul n’est prophète dans son pays» a été inventée pour le couple Robin-Joël Cool et Viviane Audet, les deux musiciens-comédiens (ils jouent aussi au théâtre, à la télé et au cinéma) qui forment la colonne vertébrale de ce quintette qui a lancé son premier album, Inland Desire, le 15 mars 2016.

Ledit album, de même qu’un précédent EP, se sont retrouvés en tête des ventes de musique folk sur iTunes Allemagne au début 2016 à la faveur de la participation de Mentana au tournage d’un documentaire sur le Canada de la chaîne publique allemande ZDF.

«Nous avons été choisis parmi tous les artistes qui ont participé au Festival de jazz de Montréal. On nous voit sept minutes dans le documentaire et notre chanson Shutdown joue presque au complet. Le film a été présenté en janvier 2016 à heure de grande écoute. Notre téléphone s’est mis à vibrer presque immédiatement à cause des messages laissés sur notre Bandcamp», racontent-ils.

« ARE YOU MENTANA? »

Puis, en novembre dernier, grâce au réseau de contacts italiens de leur gérante montréalaise, Mentana s’est tapé une éreintante tournée de vingt-deux concerts dans vingt-deux villes d’Italie.

«Nous avions des shows tous les jours et on voyageait avec notre bébé. Les Italiens sont vraiment curieux et mélomanes. On jouait dans des salles qui peuvent recevoir entre 50 et 250 personnes et c’était toujours plein», dit Robin-Joël Cool.

Leur visage a semblé marquer quelques locaux, si on se fie à cette anecdote que nous a confiée Viviane Audet.

«Nous étions à l’aéroport de Milan alors qu’on retournait à Montréal, on était fatigués et il était 6 h du matin. À un moment donné, on entend “Are you Mentana?” C’était un gars qui nous avait vus à Palerme deux semaines plus tôt.»

AU CINÉMA

Les amateurs de cinéma ont déjà entendu la musique de Mentana, évocatrice des grands espaces à la façon de Calexico ou encore d’Ennio Morricone, dans les films Camion ainsi que Gurov

et Anna, de Rafaël Ouellet. Ce sont aussi eux qui ont composé la musique du documentaire Ma fille

n’est pas à vendre, d’Anaïs Barbeau-Lavalette.

«On fait une ou deux trames sonores par année. Pour nous, c’est énorme parce qu’on fait plusieurs affaires et qu’on travaille de façon artisanale. Nous ne répondons pas rapidement aux commandes. On travaille sur des projets de films d’auteurs, des documentaires», indique le duo, qui planche déjà sur son prochain album.