Le Journal de Quebec - Weekend
UN NOUVEAU TERRAIN DE JEU
Après un deuxième album, Le feu de chaque jour, qui a connu un très beau succès, Patrice Michaud a fait table rase pour revenir avec son disque le moins homogène, Almanach. Discussion avec l’auteur-compositeur qui reconnaît que le début de l’écriture de c
Ce nouvel album comprend plusieurs chansons très variées. Était-ce ton objectif d’avoir un disque moins homogène? «Le but n’était pas de faire quelque chose d’éclaté. Mais je ne sentais pas non plus l’obligation de faire un album homogène qui se tenait. Ça se peut, des albums avec des dynamiques différentes d’une chanson à l’autre. C’est aussi assez raccord avec la consommation de la musique d’aujourd’hui. Moi-même, je n’écoute plus la musique comme je le faisais il y a 10 ans. J’écoute beaucoup de chansons à la pièce.» Ressentais-tu le besoin de te mettre en danger avec cet album? «Pas du tout. C’était une envie, en fait. On a la classification facile, au Québec et ailleurs. On aime dire que tel artiste est de tel genre. Dans mon cas, sur cet album, il y a beaucoup de drum and bass, c’est plus groovy que je ne l’ai jamais été en chanson. Ça fait longtemps que j’aime cette musique-là, mais je n’avais pas encore trouvé le bon moment ou la bonne manière de le faire dans mes chansons. Oui, il y a une forme de risque. Ça change un peu le son, c’est déroutant.» Quel a été l’apport du réalisateur Philippe Brault pour ce projet? «On ne se connaissait à peu près pas au moment de notre rencontre. Je ne trouvais pas que c’était un fit naturel, lui et moi. Et ça me plaisait, car j’avais envie d’aller dans des endroits où je n’étais jamais allé. (...) J’avais envie de m’impliquer de très près au choix des arrangements, à la direction artistique, à la réalisation. En même temps, je n’impose rien, je donne beaucoup de latitude. Tout de suite, le climat était super relax, respectueux.» Ton album précédent a connu un très beau succès. As-tu ressenti une pression supplémentaire avec ce nouvel album, maintenant que tu étais «attendu»? «Tout est toujours à refaire. Plus il y a du monde qui t’attend, plus il faut que tu livres quelque chose d’authentique et de qualité. Mais je n’ai jamais eu l’idée ni l’envie d’écrire Mécaniques générales 2. » Le succès du disque Le feu de chaque jour a-t-il été difficile à gérer? «La popularité a été très progressive, en fait. Ce n’est pas parti comme un coup de gun au 100 mètres. Même Mécaniques générales n’est pas entrée à plein régime sur les radios. Ç’a été très progressif à travers les mois. Ça s’est géré assez
bien.» Ta nouvelle chanson, Kamikaze, tourne beaucoup à la radio. Jusqu’à quel point le succès de ta carrière est attribuable aux radios? «Les radios et les passages ciblés à la télé m’ont permis d’atteindre un public qui ne venait pas nécessairement voir mes spectacles en salles. Ç’a eu un très bel impact sur l’ensemble de mes projets.» Une cinquantaine de concerts sont à ton calendrier pour les prochains mois. Comment entrevois-tu ta nouvelle tournée? «Je suis bien excité parce que les shows, c’est aussi un endroit où je m’implique beaucoup, dans la création. Là, je vais avoir un autre terrain de jeu avec trois disques dans lesquels je pourrai puiser des tounes et monter une soirée agréable. J’ai les mêmes musiciens de tournée que sur la dernière. Ils ont aussi joué sur l’album. La chimie est là. J’ai hâte de repartir sur la route avec ce show-là parce qu’il y a beaucoup de pâte à modeler avec laquelle m’amuser.» Le troisième album de Patrice Michaud, Almanach, est présentement sur le marché. Le musicien présentera son concert le 16 mars au Club Soda. Pour toutes les dates de la tournée: patricemichaud.ca.