Le Journal de Quebec - Weekend

« J’aime écrire sur des choses qui sont taboues »

Sally Folk n’a pas peur des tabous. Après avoir traité de l’adultère sur Heureux infidèles il y a quelques années, l’artiste au look rétro ose aborder le sujet des femmes qui tombent enceintes à l’insu de leur partenaire sur son nouvel album, Troisième ac

- Troisième acte est en vente. Le spectacle de lancement aura lieu au La Tulipe, à Montréal, le 14 février. Cédric Bélanger cedric.belanger @quebecorme­dia.com

Le titre de la chanson est évocateur. J’aurai ton enfant quand même, premier extrait de ce troisième effort en français (elle a aussi fait paraître un album en anglais à ses débuts), met en scène une femme qui décide de garder le bébé même si la liaison avec le papa est sans issue.

«Oublie notre union. Qui se meurt de toute façon. Mais au moins lui nous unira. Quand il t’appellera “Papa”», chante Sally Folk, sur ce titre qui a fait réagir plusieurs fans.

Sortie il y a déjà quelques semaines, la chanson lui a notamment valu de se faire apostrophe­r par des hommes qui croyaient qu’elle approuvait ce genre de comporteme­nt. Ce n’était absolument pas son intention, jure-t-elle.

«J’aime écrire sur des choses qui se passent dans la vraie vie, des choses qui sont taboues mais qui se font quand même. Si ça peut soulever une discussion, mon travail est fait. Mais ce n’est pas une dénonciati­on. Je ne dis pas que c’est correct ou pas. Je ne me fais pas le juge ou l’avocate de personne dans mes chansons. C’est pour cela qu’elles sont écrites au “je”», explique Sally Folk.

« GUERRE DE POUVOIR »

Des compositio­ns comme J’aurai ton enfant quand même ou encore La main dessus, dans laquelle Folk se demande jusqu’où une femme peut se permettre d’être difficile avant de céder aux avances d’un homme, prouvent néanmoins que cette trentenair­e ne craint pas de sortir des sentiers battus quand elle parle d’amour et de relations de couple.

«J’aime le côté psychologi­que qu’il y a entre les hommes et les femmes, la guerre de pouvoir qu’on ne s’avoue pas mais qui existe quand même. Avec la montée du féminisme, on peut se demander quand une femme doit-elle arrêter d’essayer de porter les culottes? Pas parce que nous ne sommes pas capables de le faire. On l’a prouvé. Mais à un moment donné, il faut redonner à l’homme son rôle. Ne serait-ce que pour la galanterie et le romantisme», dit-elle.

EN ZONE ROCK

Musicaleme­nt, Troisième acte transporte l’artiste de 35 ans dans une zone rock qu’elle ne faisait qu’effleurer sur ses précédents opus. Les admirateur­s des Last Shadow Puppets reconnaîtr­ont certaines influences du son rétro pop-rock de ce duo britanniqu­e, notamment sur Mon tailleur, qui ouvre l’album.

«Même si on ne s’en est pas parlé avant d’enregistre­r, Michel est allé vers un son rock. C’est évident quand on écoute les treize chansons une derrière l’autre», note-t-elle.

Michel, c’est Michel Dagenais (Jean Leloup, Daniel Bélanger). Compositeu­r, réalisateu­r et complice créatif de Sally Folk depuis neuf ans, c’est lui qui habille les chansons qu’elle lui apporte.

«Je lui donne carte blanche. J’ai travaillé avec d’autres producteur­s et je ne leur ai pas donné autant de latitude. Michel a un très grand talent pour mettre les chansons en valeur. Parfois, tout reste comme le produit initial mais il peut aussi virer la chanson de bord. La scène, par exemple, était une chanson d’amour super triste au départ. Il lui a ajouté des percussion­s et finalement, elle a une rythmique up-tempo à laquelle je n’avais pas pensé.»

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