Le Journal de Quebec - Weekend

Un rôle sensible et touchant LOUIS-JOSÉ HOUDE POUR

C’est un Louis-José Houde plus sobre, plus sérieux et plus sensible qu’on découvre dans le film Ça sent la coupe, une comédie dramatique douce-amère dans laquelle le populaire humoriste incarne un fan fini du Canadien de Montréal qui tente de se remettre

- Maxime Demers Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

Louis-José Houde dans un rôle de gars déprimé? Voilà une idée qui peut paraître étrange. Et pourtant. L’humoriste verbomoteu­r mord dans ce rôle aux accents dramatique­s avec un naturel désarmant et une touchante sincérité.

«Ça me tentait de jouer dans un autre registre que la comédie pure, mais il n’aurait pas fallu que ça aille trop loin dans la tristesse ou la colère, parce que je n’ai pas beaucoup d’expérience dans ce genre de sentiment là, admet Louis-José Houde, rencontré cette semaine au Centre Bell.

«Je trouvais que le rôle dans Ça sent la coupe était raisonnabl­e dans sa façon d’aller dans la sobriété et la tristesse. Il faut être capable de connaître ses limites et je sentais que ce personnage était dans mon registre. Je me sentais capable de jouer ça.»

Réalisé par Patrice Sauvé ( Cheech, Grande Ourse) à partir du roman du même titre écrit par Matthieu Simard, Ça sent la coupe met donc en scène le personnage de Max (Louis-José Houde), un jeune homme de 35 ans dont la vie tourne autour du hockey et de son club préféré, le Canadien de Montréal. Propriétai­re d’une boutique de collection de souvenirs de hockey, qu’il a héritée de son père décédé quelques années plus tôt, Max doit remettre sa vie (et sa passion) en question le jour où sa blonde de longue date (Émilie Bibeau) décide soudaineme­nt de le quitter.

Plus qu’un simple film de hockey, Ça sent la coupe raconte une peine d’amour vécue par un gars dont les états d’âme varient selon les hauts et les bas de la saison 2009-2010 du Canadien.

«Je trouve que le film est assez réaliste dans sa façon de parler d’une peine d’amour de gars», souligne l’humoriste de 39 ans.

«On ne tombe pas dans les pièges habituels de ce genre de film. Ce n’est pas pathos. Il n’est pas déprimé de façon trop intense non plus. Je trouve que le personnage vit sa peine d’amour de la façon dont on vit tous ce genre de chose. Il devient un peu nono, vulnérable.»

«Le film est doux-amer, mais il y a quelque chose de lumineux même si ça va mal pour le personnage principal. Ce n’est pas une grosse comédie ni un gros drame. C’est un feel good movie mais qui n’est pas rose. Oui, ça parle de hockey, d’amour et d’amitié et je joue dedans, mais je ne le vois pas comme un film qui a été conçu seulement pour aller rejoindre un public large. C’est aussi un film qui a une signature d’auteur.»

UN HOMMAGE AUX FANS

Plus qu’au hockey en tant que tel, c’est aux fans que Ça sent la coupe rend hommage. Chaque soir de match, Max invite sa petite bande d’amis à venir regarder le match dans le salon de son petit appartemen­t. Et aucune excuse n’est assez valable pour rater ce rituel.

Les partisans de la Sainte-Flanelle seront aussi heureux de revivre certains faits marquants de la saison 2009-2010 du Tricolore, de la rivalité Price/Halak au parcours mémorable en séries.

«Je trouve que c’est un bel hommage aux fans de hockey, mais sans que ça ait l’air d’une pub de bière à la façon Molson salut les vrais », souligne Houde, qu’on verra l’été prochain dans De père en flic 2.

«Les fans de hockey dans le film ne sont pas parfaits. Ils se retrouvent à regarder la game assis par terre parce qu’ils n’ont plus de sofa. On ne voit jamais ça dans une annonce de bière!»

«Et pour moi, ce n’est pas non plus un film de hockey. On joue au hockey balle à peu près 10 secondes dans le film. Ce n’est pas Lance et Compte ni Les Boys. C’est une histoire d’amour et d’amitié sur fond de hockey. Je ne pense pas que la présence du hockey dans le film peut être gossante pour quelqu’un qui n’a pas d’intérêt pour cela.»

«Je dirais même que le film montre à quel point le hockey prend parfois trop de place dans nos vies. Le personnage du film perd sa blonde parce qu’il ne s’occupe assez d’elle et qu’il accorde trop d’importance aux matchs du Canadien. Je trouve qu’au Québec, on aime beaucoup ça, le hockey. Je n’ai pas de leçon à donner à personne parce que je suis allé voir Pearl Jam 18 fois dans ma vie et que ce n’est pas plus brillant. Mais il ne faut pas que le hockey devienne une béquille ou un prétexte pour fuir dans nos vies.»

Ça sent la coupe est présenté mercredi en ouverture des Rendez-vous du cinéma québécois et prend l’affiche vendredi (le 24 février).

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