Le Journal de Quebec - Weekend
« JE VEUX TOURNER PARTOUT DANS LE MONDE »
Dans le monde de la musique québécoise, Geneviève Morissette est un cas à part. Plutôt que de lancer sa carrière chez nous et ensuite aller tenter sa chance en France, cette Saguenéenne a fait exactement l’inverse. Si ça fonctionne? Disons qu’elle vient juste de chanter à la mythique salle La Cigale à Paris.
Outre-Atlantique, on a été séduits par cette Québécoise qu’on compare à Charlebois, Dufresne et Lemay. Rockeuse, volubile, extravertie, Geneviève Morissette déplace de l’air et ne recule devant aucune idée folle.
Il fallait la voir lorsque Le Journal lui a fait visiter l’Aquarium du Québec pour une séance de photos. Pas question de quitter la salle des méduses sans qu’on fasse un portrait d’elle en train de présenter ces petites bestioles des mers.
Car La Morissette, comme on la surnomme chez les cousins, est de retour au Québec. Partie pour des vacances à Paris, il y a deux ans, Geneviève Morissette n’est jamais revenue au bercail. Elle s’est trouvé un gérant, a enregistré un album, Me V’là, paru en 2015, et enchaîné les concerts.
«J’ai suivi mon instinct et les choses se sont enclenchées assez naturellement», lance la pétillante auteure-compositriceinterprète originaire d’Arvida, qui vient finalement lancer son album à la maison.
ÉDUQUER LES FRANÇAIS
Le succès que remporte La Morissette en France fascine d’autant plus qu’elle refuse obstinément de se départir de son accent québécois. Elle en a même fait une chanson sur son album. Dans Comme
dans un film, elle explique notamment au chanteur Oldelaf, qui lui donne la réplique, qu’écoeurant n’est pas un terme négatif. «Les Français, il faut qu’on les éduque», chante-t-elle avec une certaine malice.
La langue ne devrait jamais être une barrière, soutient-elle. En tout cas, elle ne l’est pas pour elle.
«Je me vois tourner partout dans le monde. Je suis allée jouer en Russie récemment et je me suis rendu compte que la langue n’était pas une frontière. Pour moi, il n’y a rien de mieux au monde que la tournée», confie celle qui espère maintenant séduire les Québécois.
«C’est super important. Le Québec, c’est mes racines. Je suis une Saguenéenne. J’ai tellement défendu notre accent et notre culture à l’international. C’est certain que j’ai envie à mon retour qu’on me dise des gros je t’aime.»
HOMMAGE À DRUCKER
Quand on lui demande de recenser les faits marquants de ses débuts en France, La Morissette pointe sans hésiter son concert à La Cigale, en novembre dernier, avec le duo 2Frères en première partie.
«C’était fou, j’étais Janis Joplin. Je n’ai jamais vécu un truc comme ça. La fois où je me suis sentie le plus big star. »
Elle parle aussi d’une entrevue que Robert Charlebois a accordée à Michel Drucker et durant laquelle le créateur de
Lindberg avait eu de bons mots pour elle. Une des pièces de son album s’intitule d’ailleurs Michel Drucker. Un hommage, selon Geneviève Morissette.
«Je raconte que passer chez Drucker est le rêve de toutes les chanteuses québécoises. C’est la référence quand on arrive en France. Il mérite cet hommage parce qu’il a aidé tellement de Québécois.»
Pour l’instant, Geneviève Morissette n’a pas reçu son invitation. Mais elle garde les doigts croisés. «Je sais qu’il a entendu la toune. J’espère un jour pouvoir lui chanter les yeux dans les yeux.»
L’album Me V’là est en vente à compter du 17 février.
Des concerts de lancement auront lieu le 22 février au Lion d’Or, à Montréal, et le 27 février au Théâtre du PetitChamplain, à Québec. Elle fera aussi la première partie des 2Frères à Terrebonne et Saguenay, les 22 et 23 mars.