Le Journal de Quebec - Weekend
L’ÉPOPÉE DU TOURNAGE
Pendant des mois, les équipes se sont affairées à recréer les décors historiques nécessaires au tournage. Ainsi, le long métrage n’a pas été tourné sur la Grande Muraille, monument inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’équipe a plutôt reconstruit des portions entières du mur en Chine, telle cette tourelle de plus de 150 m de haut. Et, comme l’a indiqué John Myhre ( Mémoires d’une geisha), le chef décorateur, son équipe a utilisé pas moins de 200 000 briques pour recréer les extérieurs de la Grande Muraille!
La construction de ce faux mur – comme il n’existe plus de parties de la Grande Muraille datant du 12e siècle, les décorateurs ont pris certaines libertés visuelles – a, de plus, été assortie d’ajouts technologiques de l’époque. «Nous avons vraiment utilisé des choses qui existaient à l’époque comme, par exemple, l’équipement hydraulique, puisque les Chinois maîtrisaient ces connaissances», de préciser John Myhre.
L’un des plus grands plateaux a été sans contredit celui du Grand Hall, un décor de trois étages montrant l’intérieur de la Forteresse et entièrement alimenté grâce à un système de treuils hydrauliques. Le plus souvent, il y avait environ 500 personnes, incluant les figurants, dans le Hall. Quant à la salle du trône, elle a été entièrement pensée par le directeur artistique chinois Wang Kuo, qui s’est plongé dans l’iconographie et l’architecture caractéristiques de la dynastie Shang. Et cela n’est rien à côté des plus de 20 000 accessoires fabriqués spécialement par la compagnie WETA pour l’ensemble de la production.
Un film de monstres ne serait rien sans les scènes de combat, soigneusement chorégraphiées. Avec plus de 5000 armes – elles aussi créées par WETA et en nombre supérieur à la trilogie du Seigneur des anneaux – à sa disposition, le réalisateur a fait appel à de nombreux entraîneurs et spécialistes, dont Lajos Kassai, un archer hongrois, qui a appris à Matt Damon certains secrets de ce sport, comme le fait de tenir ses flèches de réserve dans la même main que celle de l’arc.
Ainsi qu’a tenu à le souligner Matt Damon, La grande muraille est, pour lui, «un film fantastique historique. C’est très similaire à, par exemple, Le trône de
fer, dans lequel on a l’impression que l’action se déroule au Moyen-âge, même si on sait que les dragons n’existaient pas. De la même manière, notre film n’est pas exactement la Grande Muraille qui existe aujourd’hui.»