Le Journal de Quebec - Weekend

Le Québec ENTRE DANS L’ANIMATION PAR LA GRANDE PORTE

Long métrage d’animation coproduit avec la France par André Rouleau et Valérie d’Auteuil de Caramel Films et réalisé au Québec, Ballerina est le fruit de cinq ans d’ouvrage, d’amour et de passion. C’est dans les locaux de L’Atelier Animation, à Montréal,

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Félicie (voix de Camille Cottin en français et d’Elle Fanning en anglais) et Victor (Malik Bentalha/Dane DeHaan) rêvent de s’échapper de l’orphelinat breton dans lequel ils vivent sous le regard sévère de la mère supérieure. Ils prennent la direction du Paris de la fin du 19e siècle afin de réaliser leurs rêves. Pour Victor, c’est de devenir inventeur et pour son amie, c’est d’être ballerine.

Avec un tel scénario – signé par Eric Summer, Laurent Zeitoun et Carol Noble – comportant une galerie importante de personnage­s et de lieux, la recherche de départ a été importante comme en témoignent les dessins qui ornent les murs de L’Atelier Animation et dont certains datent de 2014. Le Paris d’il y a 100 ans a pris vie, notamment avec le Palais Garnier, l’Opéra de la capitale («Seules les couleurs ont été changées», a souligné Benoit Blouin, Superviseu­r GC), la tour Eiffel en constructi­on, la statue de la Liberté, l’immeuble dans lequel Odette (Carly Rae Jepsen / Magali Barney) recueille Félicie, etc. La constructi­on des personnage­s a ensuite fait l’objet d’un travail de moine, du squelette, à l’animation des mouvements de base, à l’ajout de textures et à l’éclairage. À travers l’ensemble de ce processus, il était de la responsabi­lité du Montréalai­s Ted Ty, directeur de l’animation à L’Atelier Animation, de veiller à l’intégratio­n d’émotions, Ballerina étant d’abord et avant tout un film sur l’amour au sens large. Articuler les personnage­s de manière non pas réaliste, mais «naturelle» est devenue sa priorité. De fait, il s’est pris lui-même ainsi que ses collègues en modèles, effectuant les mêmes gestes que les personnage­s, du plus simple comme de soulever une boîte au plus complexe, comme de sauter en faisant sonner une clochette. Issu des studios Disney et Dreamworks, Ted Ty a plus de 20 films d’ani-

mation à son actif, de Kung Fu Panda à Mulan et même Le Roi Lion. Son credo n’est jamais de reproduire par son équipe les mouvements captés, mais de les interpréte­r. Car, lors du passage au grand écran et à l’animation, «les émotions ne sont qu’une combinaiso­n de mouvements» et à lui de trouver celles qui vont résonner chez les spectateur­s.

Mais cette rigueur et ce souci constant de livrer un film qui a du coeur et un message universel – Ballerina a déjà réalisé pas moins de 50 millions $ de revenus au box-office – n’ont pas empêché quelques clins d’oeil.

«On a pris quelques libertés, d’avouer Ted Ty. La statue de la Liberté n’a pas été construite en même temps que la Tour Eiffel par exemple. Et on voit même un drapeau breton et un drapeau du Québec! Nous sommes tous tellement fiers du film»… et il y a de quoi! Ballerina émouvra les familles dès le 24 février.

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