Le Journal de Quebec - Weekend
LES HEUREUX CHOIX DE Marie-Hélène Thibault
Depuis déjà 20 ans, Marie-Hélène Thibault nous fait rire et pleurer tant sur scène qu’à la télévision. Cette actrice talentueuse, qui a été une coloc rigide, une mère indigne ou encore une brave enquêteuse, fait maintenant partie de la distribution de L’h
Marie-Hélène, vous interprétez Lucie dans L’heure bleue. Est-ce vrai que les auteurs ont d’emblée pensé à vous pour l’interpréter?
Oui! Ce genre d’opportunité ne se présente pas souvent dans une carrière. Ça rend ma participation au téléroman encore plus excitante! C’est un réel plaisir de retravailler avec les auteurs Michel D’Astous et Anne Boyer, que j’avais côtoyés dans Le Gentleman, alors que j’incarnais Dorice.
Comment décririez-vous Lucie?
Lucie était en quelque sorte le bras droit d’Anne-Sophie avant son départ. Elle est aussi une exflamme de Bernard. Depuis le départ de sa femme, il lui donne beaucoup de responsabilités sans toutefois lui transmettre toujours les bonnes indications. Il la reprend et il passe sa colère sur elle.
Les personnages centraux de L’heure
bleue, Anne-Sophie et Bernard, vivent le deuil d’un enfant. Avez-vous déjà été témoin d’une telle tragédie, de près ou de loin?
J’en ai été témoin lors du tournage de
Providence, au moment où une maquilleuse a perdu sa fille de manière épouvantable. [...] Je me suis retrouvée sans mots devant une telle tragédie. Voir un enfant dans un cercueil, c’est effrayant!
Devant leur peine, Anne-Sophie choisit de fuir, tandis que Bernard reste. En tant que mère, comment réagiriez-vous selon vous?
Je pense que je resterais, mais que je changerais plusieurs choses qui m’apparaîtraient futiles.
Vous faites partie du monde artistique depuis plus de 20 ans. Qu’est-ce qui vous étonne de votre parcours?
Tout! Je regarde le chemin parcouru et je trouve la route fabuleuse. J’en suis fière! Je me suis fait connaître avec
Catherine, alors que je n’aurais jamais cru me retrouver dans un projet comme celui-là. C’est parce que j’ai surmonté ma peur de faire de l’improvisation que j’ai rencontré Sylvie Moreau et que tout s’est enchaîné.
Vous avez justement retrouvé Sylvie Moreau dans L’heure bleue. Était-ce la première fois que vous retravailliez ensemble depuis Catherine?
Je pense bien que oui et, ce qui est drôle, c’est qu’en lisant le scénario, je me suis dit que le personnage de Pauline serait parfait pour Sylvie. J’ai su par la suite qu’elle avait obtenu le rôle. Nos personnages sont dans deux univers distincts durant la première saison; nous n’avons donc tourné que quelques heures ensemble, mais nous espérons qu’il en sera autrement pour la suite.
Sur le plateau de Catherine, vous donniez également la réplique à Dominique Michel, dont vous reprenez le rôle dans l’adaptation théâtrale du Déclin de l’empire américain à l’Espace Go. Qu’est-ce que ça représente pour vous?
C’est un honneur! Et cela a certainement contribué au fait que j’aie accepté ce personnage. Je l’ai annoncé à Dominique cet automne, et elle était très emballée.
Comment adapte-t-on un tel classique pour le théâtre?
Le médium du théâtre apporte autre chose à l’histoire. Les personnages y deviennent des archétypes qui représentent chacun quelque chose. Le personnage de Dominique, pour sa part, représente tous les choix contraires de ceux que j’ai faits. C’est-à-dire qu’elle n’a pas d’enfant, pas de chum, mais elle a du pouvoir et une grosse job. Parfois, je me dis: «Mon Dieu! c’est ce que j’aurais pu devenir si j’avais fait telle ou telle chose différemment!»
Est-ce un constat confrontant?
Non, c’est intéressant. Le défi est de ne pas juger qui elle est. Qui suis-je pour affirmer que ses choix ne sont pas les bons? Ce qui est confrontant dans le propos, par contre, c’est que le personnage demeure, selon les gars, une sousintellectuelle parce qu’ils ont couché avec elle. Je me demande si, malgré le chemin parcouru depuis les dernières décennies, la condition féminine a vraiment changé... L’heure bleue, le mercredi à 21 h, à TVA. Marie-Hélène Thibault sera aussi de la distribution de la pièce Le déclin de l’empire américain, à l’Espace Go, du 28 février au 1er avril 2017.