Le Journal de Quebec - Weekend
CONTRE VENTS ET MARÉES
Groupe canadien actif depuis près de 25 ans, Billy Talent a vécu plusieurs chamboulements au cours des deux dernières années. Les musiciens ont dû se remettre en question après avoir appris que la sclérose en plaques du batteur Aaron Solowoniuk était reve
Rencontré dans un hôtel du centreville montréalais, le sympathique Ben Kowalewicz parle avec honnêteté des deux dernières années plutôt difficiles que le groupe a vécues, avec la maladie d’Aaron Solowoniuk.
Atteint de la sclérose en plaques depuis 1997, le batteur a annoncé à ses comparses qu’il n’était pas en mesure d’enregistrer le nouvel album du groupe.
«Quand il nous l’a dit, ça nous a dévastés, dit Ben. Nous nous sommes demandé ce que nous allions faire. Ça faisait 23 ans que nous faisions de la musique les quatre ensemble. D’enlever 25 % de cette équation, ça brise la chimie.»
Pour la période en studio, les musiciens ont alors décidé de faire appel à Jordan Hastings, batteur d’Alexisonfire. «Nous pensions avoir Jordan pour les enregistrements et ensuite revenir avec Aaron pour la tournée.»
Mais l’état de santé d’Aaron ne s’est pas amélioré. Et le groupe a demandé à Jordan de l’accompagner sur la route.
«Aaron est mon meilleur ami, dit Ben. En ce moment, il travaille très fort pour revenir. C’est incroyablement inspirant, mais ça brise aussi le coeur de voir ça.»
PAS DE SÉPARATION
Quand ils ont appris la mauvaise nouvelle pour la santé d’Aaron, les membres de Billy Talent n’ont jamais pensé mettre fin au groupe.
«Il n’y a jamais eu de discussion de séparation, dit Ben. Nous étions tous d’accord pour continuer. Pourquoi? Parce que c’est ce que nous sommes! C’est toute notre vie. Je suis dans ce groupe depuis que j’ai 16 ans [il a 41 ans aujourd’hui]. Je ne sais pas ce que je suis sans ça.»
CONNEXION AVEC LE PUBLIC
La nouvelle tournée que Billy Talent a mise en place, pour appuyer l’album
Afraid of Heights, est la meilleure, du plus loin que Ben puisse se rappeler.
«Et je ne dis pas ça à chaque tournée! lance-t-il en riant. En ce moment, je sens que les gens ont vraiment besoin de sortir pour se défouler. Nous vivons des temps difficiles, comme société, et je vois qu’il y a une connexion palpable avec le public. Nous sommes récemment allés jouer en Europe et dans chaque concert, je voyais la passion dans le visage des gens. Ils voulaient danser et crier avec leurs amis.»
Dans quelques jours, le groupe sera de passage à Montréal, une ville que Ben Kowalewicz chérit particulièrement. «C’est ma maison. J’ai grandi à Pierrefonds. J’y ai encore plein d’amis et de famille. La ville est près de mon coeur. Il y a quelque chose de spécial quand j’y viens. J’y étais au restaurant l’autre soir et je regardais les gens interagir et passer de l’anglais au français. J’ai souvent pensé déménager à Montréal. Je ne l’ai pas fait... encore!»