Le Journal de Quebec - Weekend

« Le personnage est plus important que l’acteur »

Il fait partie de nos écrans depuis plus de 20 ans, soit depuis sa première apparition télé, dans Watatatow, en 1994. Mais l’acteur Stéphane Gagnon préfère rester dans l’ombre, pour mieux mettre en lumière ses personnage­s, explique l’interprète de l’enquê

- Sandra Godin sandra.godin@quebecorme­dia.com

Sa feuille de route est garnie de séries telles Minuit, le soir, Toute la vérité, Blue Moon, La promesse et C.A. Mais pourtant, on a l’impression de ne pas beaucoup connaître Stéphane Gagnon. On le sollicite rarement pour des entrevues et il ne court ni les tapis rouges ni les unes des magazines.

«C’est voulu, explique-t-il lors d’un sympathiqu­e entretien. Pour moi, le personnage est plus important que l’acteur. Je trouve ça plus intéressan­t de proposer des personnage­s aux spectateur­s que de me proposer moi. Et je me rends compte que plus tu es dans l’oeil du public, moins on te propose des choses différente­s.»

Cette année, Stéphane Gagnon incarne des rôles principaux dans les téléromans L’Échappée et Mémoires vives. Chose plutôt rare, d’ailleurs, qu’il se consacre à deux projets en même temps, mais il confie être tombé en amour avec L’Échappée. «À ce moment-ci de ma carrière, j’ai aussi moins froid aux yeux pour affronter deux projets en même temps», ajoute l’acteur.

JOUER DANS L’UNIVERS POLICIER

Passionné de romans policiers, Stéphane Gagnon prend les traits de l’enquêteur Dupuis avec un grand bonheur depuis cinq saisons dans Mémoires vives.

Les romans policiers ont d’ailleurs été un outil pour l’acteur, tout comme les vrais policiers qui agissent à titre de figurants sur le plateau.

«Ils sont très généreux, alors je ne me gêne jamais pour leur poser des questions. À un moment donné, je leur ai demandé pourquoi ils se tenaient les mains sur la ceinture. Ce n’est pas pour avoir l’air d’un cowboy, pas du tout. Ils se mettent la main là parce qu’ils savaient que leur arme et leurs menottes sont à tant de pouces de distance de leurs mains. Alors je n’étais plus gêné de me tenir comme ça, parce que je savais que ça avait une fonction.»

L’acteur a ce don de nous faire aimer ses personnage­s, puisque le public semble tout autant attaché à Marc Dubé dans L’Échappée, un «bon gars» pas au bout de ses peines avec ses problèmes de couple et de finances.

«Ce que je trouve intéressan­t, c’est qu’on l’a peu vu en étant heureux, simple, et bien. Ça s’est inscrit rapidement dans la tête des spectateur­s que ça ne va pas bien. Mais je ne veux pas en faire un personnage qu’on n’a plus le goût de voir», dit-il.

Originaire de Matane, Stéphane Gagnon a commencé l’improvisat­ion en secondaire deux, avant de commencer le théâtre et de s’inscrire au Conservato­ire d’art dramatique.

Le théâtre occupe une belle place dans son parcours. À ses débuts, il avait même fondé son propre théâtre avec des collègues, dont sa conjointe, la comédienne Roxanne Boulianne.

«Ça fait longtemps que je n’ai pas fait de théâtre. C’est un peu triste. Ça me manque, mais je pense que c’est venu de moi un peu aussi. Quand j’ai eu des enfants, je me suis un peu retiré», raconte le père de deux enfants.

UN CASTING QUI CHANGE

À 47 ans, Stéphane Gagnon affirme qu’il voit son casting changer au fil du temps. «Je vis des transition­s. Dans L’Échappée, je fais le père d’une jeune fille dans la vingtaine. Il n’y a pas si longtemps, je faisais l’enfant de quelqu’un», dit-il en riant.

Après 24 ans de carrière, Stéphane Gagnon a le goût plus que jamais de jouer des choses différente­s. «Même si c’est sur des courts métrages pas payants. J’ai envie de faire des personnage­s qui ont quelque chose à véhiculer, et ne pas me cantonner sur un seul type de rôle.»

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