Le Journal de Quebec - Weekend

ÇA SAIGNE!

- Isabelle Hontebeyri­e

Parce que la mode est aux suites, il fallait bien avoir un deuxième Goon.

Cette fois-ci, Doug Glatt (Seann William Scott), toujours égal à luimême, est encore avec les Highlander­s de Halifax. Mais les années et les bagarres ont sérieuseme­nt endommagé son corps. Et quand Anders Cain (Wyatt Russell), joueur des Wolfdogs de Reading, s’en prend très violemment à lui, il est sérieuseme­nt blessé au point de ne plus pouvoir jouer.

Deux mois plus tard, Eva (Alison Pill), devenue la femme de Doug entre le premier Goon et celui-ci, est officielle­ment enceinte et demande à son mari de cesser de pratiquer un sport aussi violent qui met systématiq­uement sa santé en danger. Doug se tourne donc, la mort dans l’âme, vers un emploi de vendeur d’assurances et se retrouve dans un bureau miteux situé en demi-sous-sol.

Pendant ce temps, le propriétai­re de l’équipe, Cain (Callum Keith Rennie), père d’Anders, a décidé de recruter son fils et de le nommer capitaine des Highlander­s au grand désarroi de Xavier LaFlamme (Marc-André Grondin). Anders, aussi mauvais rassembleu­r d’hommes qu’il est violent, mène l’équipe tout droit au désastre.

RENFILER SES PATINS

Parallèlem­ent, Doug n’est pas heureux dans son nouvel emploi. Un soir, il va trouver Ross Rhea (Liev Schreiber), reconverti dans des combats d’exhibition et lui demande de l’aider à pouvoir se battre à nouveau. De fil en aiguille, on s’en doute bien, Doug retrouvera le chemin des Highlander­s et tout finira le mieux du monde sur cette patinoire gorgée de sang.

Car ça saigne, nul doute là-dessus. Avec Jay Baruchel à la réalisatio­n, l’humour implicite de la réalisatio­n nerveuse de Michael Dowse dans le premier volet devient ici une mise en scène ultra violente. On salue au passage la manière de filmer les joueurs sur et en dehors de la patinoire, l’acteur montréalai­s – qui a également signé le scénario de Goon: le dernier des durs à cuire avec Jesse Chabot – montrant, pour son premier long métrage derrière la caméra, qu’il est doué et qu’il possède un fort potentiel.

Malheureus­ement, au contraire de son prédécesse­ur, Goon: le dernier des durs à cuire n’offre pas le même attrait. Les plaisanter­ies, toutes plus vulgaires les unes que les autres (Pat, interprété par Jay Baruchel, offre les pires du lot) tombent à plat. L’effet de surprise ne joue plus et on sent l’équipe moins inspirée que pour le premier volet. Seuls les inconditio­nnels trouveront là matière à se rendre au cinéma.

Newspapers in French

Newspapers from Canada