Le Journal de Quebec - Weekend
ÇA SAIGNE!
Parce que la mode est aux suites, il fallait bien avoir un deuxième Goon.
Cette fois-ci, Doug Glatt (Seann William Scott), toujours égal à luimême, est encore avec les Highlanders de Halifax. Mais les années et les bagarres ont sérieusement endommagé son corps. Et quand Anders Cain (Wyatt Russell), joueur des Wolfdogs de Reading, s’en prend très violemment à lui, il est sérieusement blessé au point de ne plus pouvoir jouer.
Deux mois plus tard, Eva (Alison Pill), devenue la femme de Doug entre le premier Goon et celui-ci, est officiellement enceinte et demande à son mari de cesser de pratiquer un sport aussi violent qui met systématiquement sa santé en danger. Doug se tourne donc, la mort dans l’âme, vers un emploi de vendeur d’assurances et se retrouve dans un bureau miteux situé en demi-sous-sol.
Pendant ce temps, le propriétaire de l’équipe, Cain (Callum Keith Rennie), père d’Anders, a décidé de recruter son fils et de le nommer capitaine des Highlanders au grand désarroi de Xavier LaFlamme (Marc-André Grondin). Anders, aussi mauvais rassembleur d’hommes qu’il est violent, mène l’équipe tout droit au désastre.
RENFILER SES PATINS
Parallèlement, Doug n’est pas heureux dans son nouvel emploi. Un soir, il va trouver Ross Rhea (Liev Schreiber), reconverti dans des combats d’exhibition et lui demande de l’aider à pouvoir se battre à nouveau. De fil en aiguille, on s’en doute bien, Doug retrouvera le chemin des Highlanders et tout finira le mieux du monde sur cette patinoire gorgée de sang.
Car ça saigne, nul doute là-dessus. Avec Jay Baruchel à la réalisation, l’humour implicite de la réalisation nerveuse de Michael Dowse dans le premier volet devient ici une mise en scène ultra violente. On salue au passage la manière de filmer les joueurs sur et en dehors de la patinoire, l’acteur montréalais – qui a également signé le scénario de Goon: le dernier des durs à cuire avec Jesse Chabot – montrant, pour son premier long métrage derrière la caméra, qu’il est doué et qu’il possède un fort potentiel.
Malheureusement, au contraire de son prédécesseur, Goon: le dernier des durs à cuire n’offre pas le même attrait. Les plaisanteries, toutes plus vulgaires les unes que les autres (Pat, interprété par Jay Baruchel, offre les pires du lot) tombent à plat. L’effet de surprise ne joue plus et on sent l’équipe moins inspirée que pour le premier volet. Seuls les inconditionnels trouveront là matière à se rendre au cinéma.