Le Journal de Quebec - Weekend
LA VIE APRÉS Twilight
Après avoir connu la gloire grâce à la saga Twilight, au point d’être traquée par les paparazzis, Kristen Stewart mène désormais une existence moins placée sous les projecteurs.
La jeune femme de 26 ans est revenue à ses premières amours, les productions indépendantes, et a retrouvé le français Olivier Assayas pour Personal
Shopper, actuellement à l’affiche. «Je ne peux être rien d’autre que moimême. Je connais des acteurs qui disent: “Ce rôle n’a rien à voir avec moi, c’est juste un personnage.” Et je me dis: peut-être, mais c’est ton interprétation du personnage. À mon avis, on ne peut pas échapper à soi-même, ce qu’on est sera toujours présent, c’est la persistance de la vie. L’interaction avec un bon réalisateur permet de se rapprocher de certains aspects de soi-même moins apparents. Mais le soi est toujours central. Le rôle parle toujours de moi», dit-elle au
Guardian britannique en parlant de Maureen Cartwright, la jeune femme qu’elle incarne dans Personal Shopper.
Maureen, assistante d’achat d’une star, parcourt les petites boutiques parisiennes pour sa patronne célèbre. Parallèlement, elle tente d’entrer en contact avec son frère récemment décédé tout en commençant à recevoir d’inquiétants messages textes sur son téléphone. Ce rôle, écrit pour elle par Olivier Assayas, retrouvé après Sils Maria (2014) qui lui avait valu un César, a été exigeant. Des journées de travail de 16 heures, six jours par semaine avant la ronde des entrevues sur la Croisette en mai dernier, où le long métrage a remporté le prix de la mise en scène.
PLUS QU’UNE ACTRICE
«Je n’ai jamais travaillé avec quelqu’un d’aussi peu contrôlant [qu’Olivier Assayas] et d’aussi collaboratif, détaillet-elle dans les pages d’Esquire. Généralement, on a l’impression d’une relation à sens unique, je me fais dire quelque chose, ce à quoi je réagis en montrant une émotion […] Avec Olivier, j’ai senti moins d’attentes de sa part, mais beaucoup plus de conseils.» Et pour le cinéaste, «de bien des manières, ce film appartient à Kristen. Je dirigeais le long métrage de l’extérieur, mais elle le faisait de l’intérieur.» Née d’une mère scripte et d’un père producteur, Kristen Stewart a été découverte par un agent alors qu’elle se produisait dans la pièce de théâtre de son école primaire. Mais le jeu n’est pas sa première passion, loin de là. «Toute ma vie, j’ai voulu réaliser. J’ai commencé à jouer parce que je voulais réaliser et qu’à 10 ans, ce n’est pas quelque chose que je pouvais faire immédiatement, confiet-elle dans les pages d’Esquire. Je viens de terminer un court-métrage. J’aime l’idée d’avoir mené à terme un processus créatif qui me gardait réveillée la nuit. […] Extérioriser quelque chose d’aussi incroyablement interne est tellement satisfaisant. C’est également une responsabilité énorme tant il est présomptueux de demander à des gens de se rassembler pour travailler sur un projet. Et c’est aussi incroyablement cher. C’est vraiment un médium vachement élitiste!» Après s’être fait la main, en 2014, sur le clip vidéo de la chanson
Take Me To The South de Sage + the Saints, elle a présenté son court-métrage Come Swim en janvier dernier au Festival de Sundance.
UNE FEMME ÉPANOUIE
Depuis son passage à SNL, émission satirique dans laquelle elle a écorché Donald Trump pour avoir écrit des tweets à son sujet au moment de son infidélité à l’endroit de Robert Pattinson, Kristen Stewart est devenue une figure de proue du mouvement LGBTQ. S’adressant au président américain, elle a déclaré: «Mec, je suis tellement gaie!», s’attirant immédiatement une ovation de la part du public.
Kristen Stewart n’a jamais fait mystère de sa sexualité, on l’a notamment vue avec la chanteuse française Soko ou, plus récemment, avec son assistante Alicia Cargile. Aujourd’hui, des rumeurs font état d’une liaison avec Annie Clark, mieux connue sous le nom de St. Vincent, l’ex de Cara Delevingne.
Invitée à s’exprimer sur sa bisexualité par le Guardian, l’actrice et désormais réalisatrice n’a pas évité la question. «[L’accueil] a été positif. C’est difficile d’en parler parce que je ne veux pas paraître présomptueuse, chacun ayant sa propre expérience. Le sujet de la sexualité est tellement gris! J’essaye simplement de reconnaître cette fluidité, cette nuance de gris qui a toujours existé. Et c’est peut-être simplement aujourd’hui que nous avons le droit d’en parler.»
«Les choses changent, confirme-t-elle ensuite. Je ne pense pas que j’aurais vécu ma vie différemment si cela n’avait pas été le cas, mais qui sait? Nous faisons chacun partie, individuellement, du changement global, donc j’imagine que je peux prendre un certain crédit. Mais pour ce qui est des préjugés […], ils sont toujours là. Mais c’est quand même agréable de ne pas avoir à se définir de manière carrée, hétéro ou gaie. Il n’y a rien de déroutant quand on est bisexuel. Pour moi, c’est d’ailleurs tout le contraire.»
Personal Shopper a pris l’affiche le 17 mars.