Le Journal de Quebec - Weekend

LA VIE APRÉS Twilight

Après avoir connu la gloire grâce à la saga Twilight, au point d’être traquée par les paparazzis, Kristen Stewart mène désormais une existence moins placée sous les projecteur­s.

- Isabelle Hontebeyri­e

La jeune femme de 26 ans est revenue à ses premières amours, les production­s indépendan­tes, et a retrouvé le français Olivier Assayas pour Personal

Shopper, actuelleme­nt à l’affiche. «Je ne peux être rien d’autre que moimême. Je connais des acteurs qui disent: “Ce rôle n’a rien à voir avec moi, c’est juste un personnage.” Et je me dis: peut-être, mais c’est ton interpréta­tion du personnage. À mon avis, on ne peut pas échapper à soi-même, ce qu’on est sera toujours présent, c’est la persistanc­e de la vie. L’interactio­n avec un bon réalisateu­r permet de se rapprocher de certains aspects de soi-même moins apparents. Mais le soi est toujours central. Le rôle parle toujours de moi», dit-elle au

Guardian britanniqu­e en parlant de Maureen Cartwright, la jeune femme qu’elle incarne dans Personal Shopper.

Maureen, assistante d’achat d’une star, parcourt les petites boutiques parisienne­s pour sa patronne célèbre. Parallèlem­ent, elle tente d’entrer en contact avec son frère récemment décédé tout en commençant à recevoir d’inquiétant­s messages textes sur son téléphone. Ce rôle, écrit pour elle par Olivier Assayas, retrouvé après Sils Maria (2014) qui lui avait valu un César, a été exigeant. Des journées de travail de 16 heures, six jours par semaine avant la ronde des entrevues sur la Croisette en mai dernier, où le long métrage a remporté le prix de la mise en scène.

PLUS QU’UNE ACTRICE

«Je n’ai jamais travaillé avec quelqu’un d’aussi peu contrôlant [qu’Olivier Assayas] et d’aussi collaborat­if, détaillet-elle dans les pages d’Esquire. Généraleme­nt, on a l’impression d’une relation à sens unique, je me fais dire quelque chose, ce à quoi je réagis en montrant une émotion […] Avec Olivier, j’ai senti moins d’attentes de sa part, mais beaucoup plus de conseils.» Et pour le cinéaste, «de bien des manières, ce film appartient à Kristen. Je dirigeais le long métrage de l’extérieur, mais elle le faisait de l’intérieur.» Née d’une mère scripte et d’un père producteur, Kristen Stewart a été découverte par un agent alors qu’elle se produisait dans la pièce de théâtre de son école primaire. Mais le jeu n’est pas sa première passion, loin de là. «Toute ma vie, j’ai voulu réaliser. J’ai commencé à jouer parce que je voulais réaliser et qu’à 10 ans, ce n’est pas quelque chose que je pouvais faire immédiatem­ent, confiet-elle dans les pages d’Esquire. Je viens de terminer un court-métrage. J’aime l’idée d’avoir mené à terme un processus créatif qui me gardait réveillée la nuit. […] Extérioris­er quelque chose d’aussi incroyable­ment interne est tellement satisfaisa­nt. C’est également une responsabi­lité énorme tant il est présomptue­ux de demander à des gens de se rassembler pour travailler sur un projet. Et c’est aussi incroyable­ment cher. C’est vraiment un médium vachement élitiste!» Après s’être fait la main, en 2014, sur le clip vidéo de la chanson

Take Me To The South de Sage + the Saints, elle a présenté son court-métrage Come Swim en janvier dernier au Festival de Sundance.

UNE FEMME ÉPANOUIE

Depuis son passage à SNL, émission satirique dans laquelle elle a écorché Donald Trump pour avoir écrit des tweets à son sujet au moment de son infidélité à l’endroit de Robert Pattinson, Kristen Stewart est devenue une figure de proue du mouvement LGBTQ. S’adressant au président américain, elle a déclaré: «Mec, je suis tellement gaie!», s’attirant immédiatem­ent une ovation de la part du public.

Kristen Stewart n’a jamais fait mystère de sa sexualité, on l’a notamment vue avec la chanteuse française Soko ou, plus récemment, avec son assistante Alicia Cargile. Aujourd’hui, des rumeurs font état d’une liaison avec Annie Clark, mieux connue sous le nom de St. Vincent, l’ex de Cara Delevingne.

Invitée à s’exprimer sur sa bisexualit­é par le Guardian, l’actrice et désormais réalisatri­ce n’a pas évité la question. «[L’accueil] a été positif. C’est difficile d’en parler parce que je ne veux pas paraître présomptue­use, chacun ayant sa propre expérience. Le sujet de la sexualité est tellement gris! J’essaye simplement de reconnaîtr­e cette fluidité, cette nuance de gris qui a toujours existé. Et c’est peut-être simplement aujourd’hui que nous avons le droit d’en parler.»

«Les choses changent, confirme-t-elle ensuite. Je ne pense pas que j’aurais vécu ma vie différemme­nt si cela n’avait pas été le cas, mais qui sait? Nous faisons chacun partie, individuel­lement, du changement global, donc j’imagine que je peux prendre un certain crédit. Mais pour ce qui est des préjugés […], ils sont toujours là. Mais c’est quand même agréable de ne pas avoir à se définir de manière carrée, hétéro ou gaie. Il n’y a rien de déroutant quand on est bisexuel. Pour moi, c’est d’ailleurs tout le contraire.»

Personal Shopper a pris l’affiche le 17 mars.

 ??  ?? Kristen Stewart joue Maureen, une jeune femme un peu paumée, assistante d’achat d’une star, en mal de spiritisme.
Kristen Stewart joue Maureen, une jeune femme un peu paumée, assistante d’achat d’une star, en mal de spiritisme.
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Ingo (Lars Eidinger).
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Lara (Sigrid Bouaziz).

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