Le Journal de Quebec - Weekend

SECRETS DE FAMILLE

- Maxime Demers Le Journal de Montréal

Même si l’histoire ne vient pas de lui, Alexis Durand-Brault estime avoir réalisé son film le plus personnel à ce jour avec C’est le coeur qui meurt en dernier.

En lisant le roman autobiogra­phique de Robert Lalonde, le cinéaste dit avoir retrouvé certains souvenirs de son enfance.

«Je n’ai pas vécu la même chose que Robert, mais j’ai reconnu des choses qui m’ont rappelé mon enfance dans son histoire», explique Alexis Durand-Brault.

«J’ai donc mis beaucoup d’éléments personnels dans ce film. J’y ai mis de mes propres souvenirs, et il y a un peu de ma grand-mère dans le personnage aussi. Ma grand-mère avait aussi beaucoup d’humour et un langage très coloré.» C’est le coeur qui meurt en dernier raconte l’histoire d’une dame de 85 ans (Denise Filiatraul­t) atteinte de la maladie d’Alzheimer qui reprend contact avec son fils de 47 ans (Gabriel Sabourin), à qui elle n’avait pas parlé depuis des années. Elle ignore toutefois que ce fils devenu écrivain vient de publier un roman dans lequel il révèle de troublants vieux secrets de famille.

Raconté sous l’angle du personnage du fils, le film comprend plusieurs retours en arrière, pendant l’adolescenc­e du fils, dans les années 1970. Dans ces scènes d’époque, le rôle de la mère est assuré par Sophie Lorain. «Pour moi, Robert a un peu écrit Les Belles-soeurs à sa façon avec cette histoire, indique Alexis Durand-Brault. Le personnage de la mère ressemble beaucoup aux femmes du Québec de cette époque. Dans les familles de cette époque, il y avait souvent ce

genre de secrets. Des choses qu’on sait, mais qu’on ne dit pas et qu’on préfère cacher, de crainte d’avoir honte. Mais en revanche, le salon était toujours beau et tout était bien placé dans la maison. C’était une perfection qui cachait beaucoup de choses.

«Ce que j’aime aussi dans cette histoire, c’est qu’il y a un moment dans la vie où tu deviens le parent de tes parents. Je trouvais ça touchant. Pendant longtemps, on idolâtre nos parents avant de les trouver un peu pénibles à un certain moment de notre vie. Puis, plus tard, tu t’aperçois que ce n’est pas simple de voir ses parents vieillir. Je pense que tu deviens vraiment un adulte le jour où tu acceptes cela.»

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