Le Journal de Quebec - Weekend
ET SCARLETT JOHANSSON DEVINT CYBORG...
Rupert Sanders ( Blanche-Neige et le chasseur) est à la barre de Ghost in the Shell, nouvelle version fort attendue de la franchise japonaise, du premier «anime» japonais au premier manga du même titre de Masamune Shirow. Voici cinq choses à savoir du fil
L’HISTOIRE EN BREF
Nous sommes dans un futur proche, dans lequel humains et machines font bon ménage, les humains ayant recours à des implants permettant d’améliorer leurs performances physiques. Dans ce monde où l’on peut également transférer son âme, son esprit, dans un corps entièrement artificiel, tout le monde est connecté à tout, et des pirates informatiques implantent de faux souvenirs dans la mémoire des gens. Ghost in the Shell suit le Major (Scarlett Johansson), cyborg – son corps est entièrement artificiel – à la tête des troupes de la Section 9. Mais cette fois-ci, le nouvel ennemi à affronter en est un redoutable puisqu’il a l’intention de détruire les avancées en cybertechnologie.
LES SUJETS
La science-fiction aborde des thèmes philosophiques et Ghost in the Shell n’échappe pas à cette règle. Ici, le Major s’interroge sur son humanité, sur ce qui distingue son âme, placée dans un corps artificiel, d’un robot conscient de son existence. Ainsi que l’a indiqué le producteur Avi Arad, «nous avons tout fait pour qu’elle se questionne aussi agressivement que possible. Nous nous sommes basés sur une conversation qu’a le Major dans un ascenseur où elle se demande comment elle peut savoir qu’il s’agit bien de ses souvenirs. C’est une question gigantesque à laquelle elle va être confrontée pendant la totalité du long métrage.»
LE MÉCHANT
Sur le plateau de tournage néo-zélandais de cette production, Avi Arad a tenu à souligner que les cinéphiles connaissant l’oeuvre originale en retrouveraient des éléments, mais pas nécessairement ceux qu’ils attendent.
«Nous ne faisons pas le Puppet Master ni Le rieur. Le scénario inclut Kuze et son histoire. Ce qu’il faut comprendre, c’est que nous ne faisons pas, avec ce film, une histoire d’origines du personnage. Par contre, nous parlons beaucoup de la perception que le Major a d’elle-même et comment elle se définit en fonction de ses souvenirs. Voici l’un des angles principaux du scénario et il nous a été inspiré par l’épisode “Affection in Second Gig”. Le film est composé de morceaux tirés d’un peu partout.»
Développant son propos, le producteur a expliqué que les méchants «ont beau faire partie intégrante de l’intrigue, ils sont surtout là comme antagonistes du Major, afin de la faire se questionner spirituellement.»
LA MATRICE
Sachant que les soeurs Wachowski n’ont jamais caché avoir été inspirées par Ghost in the Shell, il est amusant de savoir qu’Avi Arad pense que ce film est le digne successeur de La matrice! «Heureusement que La matrice a déjà exploré les mondes virtuels. Nous n’avons pas du tout repris l’idée du code défilant sur un écran et Rupert a trouvé des options très intéressantes pour traduire cela. Par contre, nous avons conservé le fait que les personnages ont des câbles qui leur rentrent dans la tête. Ce que les Wachowski avaient fait est un peu plus sanglant que Ghost in the Shell, surtout l’anime, qui présentait la chose de manière presque belle.»
LE FUTUR
«C’est un monde très cool que celui du film. Ce qui est très intéressant, c’est que nous sommes habitués à une notion apocalyptique de l’avenir ou à quelque chose de très froid comme ce que Spike Jonze avait fait avec Elle; tout était digital, informatisé, propre, solitaire. Pour Ghost in
the Shell, Rupert m’a décrit l’univers visuel comme des villes construites sur des villes et une abondance de déchets. C’est un collage de cultures, presque sans identité définie à cause de ce mélange. La profondeur est impressionnante. Je trouve aussi que les plateaux sont incroyablement détaillés, même ceux qui sont plus froids et stériles comme celui du laboratoire.»
LA CONTROVERSE
Lorsque Scarlett Johansson a été choisie pour incarner le Major, bon nombre de voix se sont élevées pour dénoncer ce
whitewashing (le fait de faire jouer des personnages de couleur par des acteurs blancs).
Immédiatement, les studios ont fait appel à Sam Yoshiba, le président de la compagnie qui détient les droits de Ghost in
the Shell pour vanter les mérites de l’actrice. Il a même ajouté: «Jamais nous n’avions pensé qu’une actrice japonaise serait choisie.» Des fans japonais ont également fait valoir ce point de vue, insistant sur le fait qu’un long métrage hollywoodien permettait au monde entier de se familiariser avec cet élément de la culture japonaise. Dans le numéro de mars de l’édition américaine du magazine
Marie-Claire, Scarlett Johansson a expliqué son point de vue. «Jamais je n’aurais la prétention d’incarner un personnage d’une autre origine ethnique. La diversité est importante à Hollywood et jamais je ne voudrais jouer un personnage qui pourrait être considéré comme offensant.»
«De plus, le fait d’avoir une franchise avec un personnage principal féminin est tellement rare! Et oui, je sens cette pression énorme sur mes épaules.»