Le Journal de Quebec - Weekend
LE RÊVE AMÉRICAIN?
Contrairement à Frédérique Boileau, son personnage dans Sur Vie, Mariloup Wolfe n’a jamais désiré une carrière internationale. Comme actrice, du moins. S’expatrier en Californie pour percer aux États-Unis? Non merci. «Je n’ai jamais eu envie de faire com
Les aspirations profondes de Mariloup Wolfe concernent plutôt son premier amour: la réalisation. Depuis qu’elle a signé
Les pieds dans le vide, son premier long métrage en 2009, elle rêve de réaliser un film qui fera le tour des festivals internationaux. C’est donc derrière la caméra qu’elle pourrait envisager d’exporter son talent. Car devant, surtout si c’est en anglais, c’est peine perdue.
«Je n’ai jamais été douée en langues, explique la mère de deux jeunes enfants. Et pourtant, j’ai tellement voulu être bilingue! Ce n’est pas faute d’avoir essayé.»
EN ANGLAIS SVP
En entrevue au Journal, la lauréate de plusieurs prix Artis et Gémeaux raconte avoir fréquenté une école bilingue non seulement au primaire, mais au secondaire. C’est lors d’un tournage américain à Toronto, sur lequel elle remplissait les fonctions de «troisième assistante supplémentaire» qu’elle s’est rendu compte que malgré son immersion, elle avait encore beaucoup de croûtes à manger pour atteindre le bilinguisme souhaité.
«Je m’occupais des figurants. C’était dur. Les gens me donnaient des indications en anglais à travers mes écouteurs: “Amène les gens à telle place, va chercher tel truc...” J’avais beaucoup de difficultés à comprendre ce qu’ils disaient. (...) À la fin du tournage, je me suis dit: “Fini!” J’ai annulé ma session à l’université, j’ai travaillé six mois au Second Cup pour ramasser mon argent et je suis allée étudier à Cambridge en Angleterre pour apprendre l’anglais. (...) Après tout ça, quand je suis revenue au Québec, j’ai fait un an à McGill et trois ans à Concordia et… je ne suis toujours pas bilingue!»
MISE AU PIED DU MUR
Sur-Vie a beau être dotée d’un générique incluant le nom de Pamela Anderson, la série brosse d’abord et avant tout le portrait d’une actrice québécoise (campée par Mariloup Wolfe) qui revient de Los Angeles après trois années d’échecs cuisants. Lourdement endettée et malheureuse en amour, cette nouvelle has-been accepte d’être la star d’une téléréalité pour régler ses problèmes d’argent et raviver sa carrière qui pique du nez.
«Frédérique est acculée au pied du mur, explique Mariloup Wolfe. Elle n’a pas fait les bons choix et aujourd’hui, elle se retrouve dans une situation très peu enviable.»
TRANSFORMATIONS
La prémisse de Sur-Vie a beaucoup évolué au fil des années. Initialement, la minisérie imaginée par Mariloup Wolfe et produite par Fabienne Larouche et Michel Trudeau (Aetios) s’intitulait Trahison et racontait les déboires d’un couple de comédiens québécois en quête de gloire planétaire. À cette époque, Mariloup Wolfe devait donner la réplique à son conjoint, Guillaume LemayThivierge. Mais après leur séparation, en novembre 2015, les choses ont changé. Le scénario a subi tellement de transformations que Mariloup s’est dissociée du feuilleton écrit par Martine D’Anjou ( O’) et réalisé par Yves-Christian Fournier ( Blue
Moon), mais uniquement du côté idéation. «J’aimais mon idée de départ, mais j’ai fini par lâcher prise, souligne la comédienne. Aujourd’hui, ça ne ressemble plus du tout à ce que j’avais imaginé, mais je suis super fière de participer au projet. Je suis contente de m’être abandonnée comme actrice.»
VISION CLAIRE
À 39 ans, Mariloup Wolfe continue d’avoir une vision claire de ce qu’elle veut faire: jouer et réaliser. Dans quelques semaines, elle entamera d’ailleurs le tournage d’Hubert et Fanny, la nouvelle série de Richard Blaimert pour Radio-Canada.
Mariloup sait également ce qu’elle ne veut pas faire. Voilà pourquoi les risques qu’elle se retrouve dans la même situation que Frédérique Boileau dans Sur-Vie restent minces.
«On ne m’a jamais offert de participer à une téléréalité, mais on m’a déjà proposé d’en animer une, dit-elle. J’ai refusé, parce que ce n’est pas ce que je désire. Je préfère mettre mes énergies ailleurs: sur mes enfants, sur mes projets de réalisation, etc.»
«J’écoute beaucoup mon coeur, poursuitelle. Mais c’est sûr qu’un jour, si je n’ai plus rien, je vais regarder ces offres plus attentivement. Parce qu’il faut travailler pour gagner sa vie.»