Le Journal de Quebec - Weekend

« LA RÉSILIENCE DES GENS M’ÉMEUT »

Vincent Vallières sait si bien parler d’amour et de la simplicité de la vie, dans toute sa beauté et ses difficulté­s aussi. Pour son septième album, l’auteur-compositeu­r-interprète est en verve et brillammen­t porté par la musique.

- Danielle Goyette

Vincent, que retrouvons-nous dans ce nouvel album?

Je touche encore beaucoup aux thèmes de l’amour, de l’amitié, de l’humain... Mes chansons abordent la quête personnell­e de différents personnage­s, leurs illusions, leurs doutes... Le titre, Le temps des

vivants, se veut un clin d’oeil à un poème de Gilbert Langevin. Ces mots sont très évocateurs, en 2017, avec tout ce qui s’est passé ces dernières années et ce qui se passe encore sur notre planète et au Québec. Il y a quelque chose dans la résilience des gens qui m’émeut, dans cette façon que l’on a, envers et contre tous, de tenter de vivre ensemble, de rire, d’avoir des enfants, d’avancer malgré tout... Ça me touche, ça m’interpelle. Je trouvais ça lumineux comme titre.

Cet album marque-t-il un changement de cap?

Je ne décrirais pas cela comme un changement de cap radical, mais c’est quand même un changement. J’ai travaillé avec un nouveau groupe de musiciens et un nouveau réalisateu­r, j’ai utilisé de nouveaux instrument­s et j’ai intégré la voix d’Amélie Mandeville à l’album. Il y a de nouvelles textures sonores qui habitent Le temps des

vivants, mais les gens qui me connaissen­t et me suivent depuis des années pourront tout de même me reconnaîtr­e et se retrouver dans ces chansons.

Une des chansons a-t-elle une significat­ion particuliè­re pour vous?

J’aime beaucoup Au matin du lendemain, coécrite avec Philippe B. C’est une chanson d’amour super simple qui évoque à la fois le rêve d’un amour nouveau, d’un amour qui donne un souffle à notre vie et qui suscite l’espoir. C’est une chanson empreinte de beaucoup de candeur, sans être naïve. À hauteur d’homme est aussi très précieuse pour moi. Le début de cette chanson, «Je viens du moulin, je viens de la mine», traînait dans mes tiroirs depuis des années. J’avais touché à ce thème dans mon album précédent, Asbestos; j’y parlais de mes grands-parents, qui avaient fait la grève, à l’époque. À hauteur d’homme poursuit ce thème en leur rendant hommage, ainsi qu’à mes parents et à mes oncles. Et plus la chanson évolue, plus elle s’ancre dans le présent; elle rend aussi hommage à mes amis, à mes proches, à ceux que l’on côtoie au quotidien, aux professeur­s, aux monteurs d’acier... Bref, aux gens qui incarnent le Québec moderne et qui rêvent aussi.

Qu’est-ce qui vous nourrit, aujourd’hui?

Mon environnem­ent. Je me rends compte que je suis pertinent quand j’écris sur des choses que je connais, qui me touchent profondéme­nt, que j’aime. J’aime parler de mes amis, de mes racines, de ma famille, de faits dans les journaux. Cela m’inspire des chansons d’amour, d’amitié ou à caractère plus social. Je suis animé par ce désir de mettre en mots la vie des gens autour de moii.

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