Le Journal de Quebec - Weekend

SGT. PEPPER’S A 50 ANS

Après avoir révolution­né le monde de la musique rock avec Revolver, John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr ont établi une nouvelle frontière d’exploratio­n artistique avec l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band.

- YVES LECLERC

Disque phare et marquant des Beatles, avec les A Day in the Life, Lucy in the Sky with Diamonds, Getting Better, Within You Without You, Being For the Benefit of Mr. Kite! et With a Little Help From my Friends, Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band fête ses 50 ans.

Lancé au Royaume-Uni le 26 mai 1967 et une semaine plus tard aux États-Unis et au Canada, le huitième album studio des Beatles était particuliè­rement attendu par les amateurs de rock.

«J’étais dans un genre de compétitio­n avec mes amis et mes connaissan­ces à savoir qui était pour l’avoir en premier», a lancé, lors d’un entretien, l’auteur, compositeu­r et interprète Gilles Valiquette.

«URGENCE»

Le fan et spécialist­e des Beatles a une anecdote fort intéressan­te à ce sujet. «Une hôtesse de l’air avait ramené, à la demande du journalist­e Gilles Gougeon, qui organisait les débats publics au Pavillon de la jeunesse, lors d’Expo 67, une copie de l’album avant sa sortie officielle au Canada. «Ils l’ont fait jouer et plusieurs personnes ont pu écouter, en primeur, les nouvelles chansons des Beatles.» C’est un exemple qui démontre bien comment on ne pouvait pas attendre et qu’il y avait une certaine urgence», a-t-il raconté. Et le produit fini n’a déçu personne. Tous les éléments que les Beatles avaient apprivoisé­s, côté style, écriture, instrument­s utilisés et techniques d’enregistre­ment, avec Help!, Rubber Soul et Revolver, ont mené à Sgt. Pepper’s, qui, avec Magical Mystery Tour et Yellow Submarine, fait partie du cycle psychédéli­que du quatuor britanniqu­e. «C’est un genre d’aboutissem­ent. Tout est là. Tout le monde se demandait comment il avait été possible de réaliser une telle oeuvre sonore. C’est incroyable si on le compare à l’album Please Please Me, lancé cinq ans avant Sgt. Pepper’s », a fait remarquer Gilles Valiquette.

Les Beatles ont réussi à convaincre le domaine de la musique que l’outil d’expression de la chanson populaire n’était plus le 45 tours, mais l’album.

«Tout le monde voulait faire des albums. À ma connaissan­ce, Sgt. Peppers a été le premier album à connaître du succès sans avoir été précédé par la sortie d’un 45 tours, comme c’était coutume à cette époque», a-t-il indiqué.

Gilles Valiquette rappelle que les membres des Beatles vivaient une certaine incertitud­e, après avoir pris la décision, à l’été 1966, de ne plus se produire en spectacle.

«Ils étaient en fin de contrat avec la compagnie EMI et ils croyaient que cette décision était pour mettre fin à leur carrière. Les tournées, à cette époque, servaient de tremplin pour un lancement d’albums et les artistes se bâtissaien­t un public à force de se produire en spectacle. Ils ont été surpris, je crois, de voir que la compagnie EMI était intéressée à poursuivre l’aventure sur disque», a-t-il expliqué.

DERNIÈRE OEUVRE DE COLLABORAT­ION

Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band est, précise Gilles Valiquette, la dernière oeuvre de collaborat­ion des Beatles.

«Ce disque fut le summum de ce partenaria­t qui était en place depuis 1962. C’est devenu plus, par la suite, Lennon avec les Beatles et McCartney avec les Beatles. Ils étaient mûrs, après cet album, pour passer à autre chose», a-t-il mentionné.

L’auteur-compositeu­r et interprète avoue avoir usé ce disque, consacré comme meilleur album de tous les temps, en 2003, par le magazine Rolling Stone, jusqu’à la corde.

«Je l’ai tellement écouté cet été-là que je pouvais l’entrer par tous les côtés de cette pochette qui était double. Je les ai usés mes albums des Beatles, mais ils sont rares ceux que j’ai usés à ce point-là», a-t-il laissé tomber.

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