Le Journal de Quebec - Weekend

COEUR DE GUITARISTE et de tricoteuse

Fracasser une guitare sur la scène de l’Astral était l’idée retenue pour la séance photo avec Le Journal. «Ça avait l’air nice », a dit Safia Nolin. Mais quand est venu le moment de passer à l’acte, son coeur de guitariste a flanché.

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec

Dès son arrivée, Safia Nolin s’est amusée à pincer les cordes de la vieille guitare que le Journal avait dénichée pour l’occasion. Elle sonnait bien et elle a commencé à inspecter l’instrument, cherchant notamment à en connaître la provenance. Une peinture rouge appliquée sur la guitare cachait ce type de détails. Très vite donc, elle a compris que la détruire, comme le faisaient couramment les stars du rock à une autre époque, ne serait pas une sinécure. Il a d’ailleurs fallu que le photograph­e Benoit Pelosse fasse une partie du travail à sa place car Nolin, blessée à un genou, n’arrivait pas à éventrer l’instrument à ses premiers essais. «Je ne suis pas très convaincan­te», a-t-elle lancé après quelques élans qui manquaient d’entrain. Quelques minutes plus tard, elle a admis son malaise. «Je me suis rendu compte que péter une guitare, c’est pas si nice que ça quand tu en joues. J’ai un attachemen­t pour cet instrument, je me sentais full mal. Je regardais l’intérieur et je me disais qu’il y a un luthier qui l’avait assemblée et là, j’allais la péter.»

ADEPTE DU TRICOT

Guitare détruite ou pas, une entrevue avec Safia Nolin est rarement banale.

«Est-ce que ça te dérange si je tricote pendant qu’on jase?», a-t-elle demandé, au moment d’amorcer notre discussion, en sortant ses aiguilles et une pelote de laine.

Elle voulait poursuivre la confection d’un foulard, son deuxième depuis le début de sa carrière de tricoteuse (les aiguilles étaient un cadeau des Soeurs Boulay, a-t-elle indiqué).

De mémoire de reporter aux arts et spectacles, c’était une première.

«C’est hot pour l’anxiété», a répondu Nolin quand on lui a demandé d’expliquer son intérêt pour ce passe-temps.

«Ça demande beaucoup de concentrat­ion et à un moment donné, rendu à un certain niveau du foulard, tu n’as plus besoin de réfléchir et tu fais juste le faire et ça fait vraiment du bien. C’est cool parce que tu crées quelque chose même quand tu attends, que ce soit dans le bus ou à l’aéroport. (...) J’ai l’impression que tricoter, c’est sous-estimé.»

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