Le Journal de Quebec - Weekend

UN RÔLE À CONTRE-EMPLOI POUR CHRISTIAN BÉGIN

Difficile d’imaginer l’épicurien et bon vivant Christian Bégin dans le rôle d’un pervers narcissiqu­e qui sombre dans l’horreur après avoir perdu le contrôle de sa vie. C’est pourtant ce que propose le thriller psychologi­que Le problème d’infiltrati­on, le

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

Présenté récemment en première au Festival Fantasia de Montréal, Le pro

blème d’infiltrati­on met donc en scène le personnage de Louis (Christian Bégin), un chirurgien réputé qui vivra une véritable descente aux enfers au fil d’une journée où tout se déroulera mal.

Son supplice commencera tôt le matin, alors qu’un patient insatisfai­t de son travail tentera de se venger de lui. Puis, plus la journée avancera, plus les petits malheurs se multiplier­ont et lui donneront l’impression que sa vie, profes- sionnelle et personnell­e, prend l’eau, à l’image de l’eau qui vient de s’infiltrer dans la fondation de sa grande maison luxueuse...

UNE HISTOIRE DE MONSTRES

Le cinéaste Robert Morin ( Requiem pour un beau sans coeur, Les 4 Soldats) ne cache pas qu’il a écrit ce nouveau film en pensant à des « histoires de monstres » célèbres comme Dr. Jekyll et

M. Hyde et Nosferatu, mais aussi à des films comme The Shining, de Stanley Kubrick. Christian Bégin s’est lui aussi servi de ces classiques comme référence.

« Ces films-là m’habitaient pendant le tournage, mais pour me préparer, j’ai aussi lu sur les pervers narcissiqu­es pour savoir comment fonctionne­nt ces gens-là, explique Christian Bégin en entrevue au Journal.

« Mais avec Robert, on a surtout travaillé sur la forme du film. Le fait de tourner plusieurs scènes en plans-séquences nous a beaucoup aidés parce que ça nous obligeait à plonger dans les personnage­s. Comme il y a peu de dialogues dans le scénario, c’est l’image et le corps qui devaient parler.

« Les pervers narcissiqu­es ont besoin d’avoir un contrôle sur tout, donc dès qu’ils ont l’impression que le monde leur échappe, tout prend des proportion­s démesurées.

Avec l’accumulati­on de petits évènements et l’eau qui se met à couler, Louis commence donc à perdre le contrôle. Et pour les pervers narcissiqu­es, l’échec est inconcevab­le. Il va chuter et entraîner les autres avec lui. »

DÉCONSTRUI­RE L’IMAGE

Christian Bégin dit avoir été le premier surpris d’apprendre que Robert Morin avait pensé à lui pour un rôle aussi sombre et complexe.

« J’étais content parce que ce rôle m’amenait dans une zone que je n’avais jamais encore explorée comme acteur. Ça me permettait de me transforme­r. Le personnage public qui s’est développé autour de moi est celui d’un gars joyeux, épicurien et bon vivant. Et c’est aussi ce que je suis dans la vie. Mais je pense que ça servait bien le film de partir de mon image publique et de la déconstrui­re complèteme­nt. Et ça, c’est jouissif pour un acteur comme moi. C’est le genre de rôle que je n’avais pas encore eu la chance de jouer dans ma carrière. Ç’a été un vrai cadeau. » Le film Le problème d’infiltrati­on prendra l’affiche le vendredi 25 août.

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