Le Journal de Quebec - Weekend
AMUSEMENT GARANTI
Cela faisait quatre ans que le cinéaste Steven Soderbergh n’avait pas livré de long métrage. Avec celui-ci, il plonge le spectateur dans l’Amérique profonde sans se prendre au sérieux.
Le scénario de Rebecca Blunt — qui en est à sa première oeuvre — plante l’action en Virginie-Occidentale dès la première scène. Jimmy Logan (Channing Tatum) perd son emploi de conducteur d’équipement de construction sous un prétexte futile. Divorcé de Bobbie Jo (Katie Holmes), qui a la garde de leur fille, il adore la petite et s’emploie à passer tout le temps qu’il peut avec elle.
BRAQUAGE IMPOSSIBLE
Après son licenciement du chantier de la course de NASCAR à Charlotte, il met au point un plan redoutable. Avec son frère Clyde (Adam Driver), un vétéran qui a perdu sa main sur les champs de bataille d’Irak, il décide de voler l’argent du circuit automobile, transporté à l’intérieur du bâtiment par un système de tubes pneumatiques (l’organisation des courses NASCAR a d’ailleurs fait savoir, en marge de la sortie du film, que ce moyen n’était pas utilisé dans la réalité). Les deux frères Logan et leur soeur, Mellie (Riley Keough), ont besoin d’un as des explosifs en la personne de Joe Bang (Daniel Craig, qui ressemble à un méchant de James Bond). Or, Joe est en prison. Il faut donc le faire sortir, ce que réussissent les Logan d’une manière fort ingénieuse. Et la suite est dans la même veine, faite d’un enthousiasme communicatif.
HUMOUR BIEN PLACÉ
Ici, Steven Soderbergh respecte les règles du « film de casse » en ajoutant une petite touche absurde. L’humour est non seulement dans les personnages mêmes (celui de Daniel Craig ou celui de Katie Holmes), mais aussi dans les situations (la prothèse d’Adam Driver). Sans jamais tomber dans le prétentieux, le cinéaste et l’ensemble des acteurs sautent à pieds joints dans le rocambolesque, dans la parodie (on ne peut s’empêcher de penser à la saga des Ocean’s), dans le loufoque et dans la légèreté.
Malgré quelques essoufflements à certaines étapes du parcours — sans trop en dire, les personnages de Seth MacFarlane ou d’Hilary Swank ne sont peut-être pas nécessaires —, on prend un joyeux plaisir à se laisser entraîner dans ce Destin des Logan.