Le Journal de Quebec - Weekend

LE SUCCÈS D’UN GARS AUTHENTIQU­E

Lorsqu’il s’est inscrit à l’École nationale de l’humour, Jay Du Temple n’avait qu’un seul but : faire rire. Jamais il n’aurait imaginé que son charisme, sa sympathiqu­e personnali­té et son sens de l’humour aiguisé le mèneraient aussi loin. Sur scène comme

- NATHALIE SLIGHT Agence QMI

Jay, as-tu toujours eu la fibre comique ?

Je viens d’une famille qui aime rire. D’ailleurs, lorsque j’étais ado, mes parents nous amenaient souvent voir des spectacles d’humour, mes soeurs et moi. C’est là que le déclic s’est fait. Je me suis dit : « Il faudrait que j’essaie de faire de l’humour un jour. » À ce moment-là, mon but n’était pas d’en faire une carrière, mais d’essayer une fois, juste pour voir. Un peu comme j’avais envie d’essayer le skateboard ! (rires) À l’époque, j’étais très sportif et je voulais devenir joueur de hockey ou de football.

Quand as-tu vraiment ressenti l’appel de l’humour ? En cinquième secondaire, j’ai écrit un numéro d’humour que j’ai présenté aux auditions du gala de fin d’année de mon école. À ma grande surprise, j’ai été choisi ! Le gala se déroulait au Quartier DIX30. Avec le recul, je constate que ce soir-là a changé ma vie parce que, dès que j’ai généré mon premier fou rire dans la salle, j’ai su que je deviendrai­s humoriste. Tu t’es par la suite inscrit à l’École nationale de l’humour (ÉNH), n’estce pas ? Comme j’étais trop jeune pour m’inscrire à l’ÉNH après le secondaire, j’ai commencé par suivre des cours du soir. Puis, lorsque j’ai remporté Cégep en spectacle, j’ai décidé de m’inscrire pour vrai, pas juste de soir. Mes parents auraient bien aimé que je fasse des études universita­ires, question de m’assurer une certaine sécurité, mais ils m’ont tout de même encouragé à plonger dans l’humour. Une fois tes études à l’ÉNH terminées, de quelle façon t’es-tu fait une place parmi les humoristes ? J’ai commencé à animer des soirées d’humour dans les bars et à produire mon propre show. Je ne suis donc pas devenu populaire du jour au lendemain. Ça s’est fait graduellem­ent, d’un spectacle à l’autre, d’un contrat à l’autre... Cela dit, je peux t’assurer que l’humoriste qui montait ses propres shows pour se créer de la job en 2013 apprécie grandement ce qui lui arrive présenteme­nt ! C’est peut-être cliché de dire ça, mais ça fait quatre ans que je vis de l’humour, et je n’ai jamais eu l’impression de travailler une seule seconde, tellement je me sens à ma place et que j’aime ce que je fais. Sur scène comme à la télé, tu es authentiqu­e... Certains humoristes se créent des personnage­s de scène plus grands que nature, mais, personnell­ement, je reste moi-même le plus possible. Mon humour me ressemble : je suis un petit gars à maman qui adore sa famille, qui a habité en banlieue, à la campagne et en ville, qui a grandi aux côtés de deux soeurs, qui a fait beaucoup de sport... Tout ça se retrouve dans le sous-texte de mes numéros d’humour. En terminant, parlons de ton look, qui fait partie intégrante de ta signature. Garderas-tu la même image pour ton premier spectacle solo ? Adolescent, j’aimais me fondre dans la masse, ne pas ressortir du lot. Puis, un jour, j’ai décidé de me laisser pousser les cheveux. Ils sont éventuelle­ment devenus assez longs pour me faire une toque et, bel adon, c’était à la mode ! La barbe a suivi et, ça aussi, c’est devenu in ! (rires) Aujourd’hui, je m’amuse beaucoup avec la mode. J’aime oser, sortir des sentiers battus. Cela dit, je ne suis pas esclave de mon look. Je pourrais éventuelle­ment changer mon image. J’ai d’ailleurs quelques idées en tête, parce que j’ose croire que je suis d’abord et avant tout humoriste et animateur, indépendam­ment de ma barbe et de ma toque ! (rires) Un lien familial solide « Ma grande soeur Laurie est ma gérante depuis un an et demi. Je l’ai choisie non pas parce qu’elle est ma soeur, mais parce qu’elle est excellente dans ce qu’elle fait. Elle est la personne la plus organisée que je connaisse. Plus jeune, lorsque nous partions en voyage ensemble, elle faisait des itinéraire­s avec des annexes qui indiquaien­t le trajet à prendre si on choisissai­t de prendre le métro ou le taxi. Elle aime organiser, gérer, négocier... Et elle est brillante, en plus ! Je ne pourrais pas avoir une meilleure gérante. » Jay Du Temple anime Urbart, tous les jeudis à 21 h, à MAtv. Cet automne, on pourra le voir dans Code G. et dans Max et Livia, à Vrak, dans Conseils de famille, à Télé-Québec, et à Occupation double, à V. Pour suivre ses autres activités : jaydutempl­e.com.

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