Le Journal de Quebec - Weekend

Ovations en série

La formation jazz fusion québécoise UZEB a repris du service après un silence de 25 ans. Une tournée éphémère de 18 spectacles, qui, jusqu’à maintenant, répond aux attentes des trois musiciens et aussi à celles des amateurs.

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YVES LECLERC Le Journal de Québec

Le batteur Paul Brochu, le bassiste Alain Caron et le guitariste Michel Cusson ont été accueillis, lors de leur retour, le 29 juin, à la Place des Arts, par une ovation de cinq minutes.

« Et ce fut la même chose à Paris, Toulouse, Bordeaux, Tel-Aviv et à Pescara en Italie. Ça se passe très bien », a lancé Alain Caron, lors d’un entretien.

UZEB entame, le 30 août, à Sherbrooke, le dernier droit de cette tournée avec 12 spectacles un peu partout au Québec, avec des arrêts à Saint-Eustache (31 août), Rimouski (3 septembre), Québec (8 et 9 septembre), Saguenay (10 septembre) et Laval (13 septembre).

Alain Caron explique que le trio avait mis la barre très haute, lorsque la décision de remonter sur les planches a été confirmée.

« On a regardé le DVD qui avait été enregistré en spectacle et nous nous sommes demandé si nous étions capables d’aller là. On savait qu’on pouvait le faire individuel­lement, mais est-ce que c’était possible en tant que groupe ? Il fallait retrouver cet ADN. On ne s’est pas trompé jusqu’à maintenant. Personne nous a lancé de tomates », a fait savoir le musicien originaire de Saint-Éloi, dans le Bas-Saint-Laurent.

Le bassiste explique qu’il y a, au sein d’UZEB, une synergie unique et tellement forte que le trio a rapidement retrouvé ses marques lors de leur première répétition.

« Ça nous a pris trois minutes », a lancé le musicien, qui, depuis un an, enseigne la basse, l’improvisat­ion musicale et qui est aussi directeur de maîtrise à la Faculté de musique de

l’Université de Montréal. L’EXPÉRIENCE

Interrogé sur la différence entre le UZEB d’aujourd’hui et celui qui a été actif entre 1976 et 1992, Alain Caron utilise une analogie avec des sportifs qui ont vieilli et qui ont encore de l’énergie.

« On a maintenant l’intelligen­ce de préserver notre énergie pour avoir un impact maximal. On avait énormément d’énergie, lorsque nous étions plus jeunes, et quelques fois un peu pour rien, comme un enfant qui coure partout. Maintenant, chaque note est plus sentie. Lorsqu’on se fait des passes, elles sont bien calculées et on score plus souvent. On contrôle mieux la façon d’équilibrer un concert et notre impact est encore meilleur », a-t-il indiqué.

Pour cette tournée, UZEB n’arrive pas avec du nouveau matériel. Le trio revisite son catalogue avec du son et des arrangemen­ts neufs.

« Il fallait trouver un équilibre entre donner au public ce qu’il veut en- tendre et que ça demeure aussi, pour nous, un challenge. Il fallait se faire plaisir sans aller trop loin et que les gens reconnaiss­ent la musique qu’ils ont aimée », a-t-il fait remarquer.

CARRIÈRES RESPECTIVE­S

UZEB n’a pas l’intention de faire revivre le trio au-delà de cette série de spectacles. Les musiciens retournero­nt, ensuite, à leurs carrières respective­s.

« Un groupe, c’est un équilibre de compromis. On avait arrêté à l’époque parce qu’on voulait redevenir des individus. On a évolué au cours des 25 dernières années en tant que musiciens et se remettre à faire des consensus pour faire un nouvel album, ce n’est pas évident. Je ne dis pas que c’est impossible, mais ce n’est pas à l’agenda. On verra à la fin, lorsque l’on fera un bilan. La porte n’est pas fermée, mais on reste, pour le moment, avec notre plan initial », a indiqué Alain Caron.

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