Le Journal de Quebec - Weekend

À 86 ans, t’es passée à travers ben des affaires !

Denise Filiatraul­t revient sur les moments marquants de sa vie dans son autobiogra­phie Quand t’es née pour un p’tit pain

- JOSÉE BOILEAU Collaborat­ion spéciale

Ça faisait des mois que l’entreprise était commencée, et enfin elle est achevée : le 3 octobre prochain, à 86 ans, Denise Filiatraul­t lancera son autobiogra­phie Quand t’es

née pour un p’tit pain. Qu’a-t-elle pensé en y mettant le point final ? « Je me suis dit : c’est fait ! » Et on enchaîne !

Denise Filiatraul­t n’arrête donc jamais ? Elle affirme que oui, mais c’est à voir. On s’excuse d’arriver plus tôt que prévu pour l’entrevue. Bien parfait, répond-elle : plus vite ce sera fini, mieux ce sera, car elle a autre chose à faire ! Affable et accueillan­te, pourtant (c’est beau chez elle, avec des points de vue magnifique­s sur le fleuve et la ville, et elle fait faire le tour en souriant), mais occupée. Alors droit au but. Comme toujours. AVEC L’AIDE DE SA FILLE

Droit devant aussi. Se tourner vers le passé, elle l’a souvent répété, ce n’est pas son style. Si elle signe aujourd’hui une autobiogra­phie, c’est, écrit-elle dans le prologue, à la demande d’amis et de fans, mais aussi « afin d’éviter que d’autres s’y attellent et vous racontent n’importe quoi ».

« Mais, précise-t-elle en entrevue, je suis contente d’avoir eu l’aide de ma fille Danièle [Lorrain] parce que toute seule, je l’aurais pas faite. Je suis pas assez patiente. Et j’en ai tellement fait que je ne me rappelais pas tout. À 86 ans, t’es passée à travers ben des affaires ! »

À Danièle, donc, de vérifier sur internet et dans les archives pour démêler une carrière aux formes multiples, que Denise Filiatraul­t elle-même présente ainsi : « chanteuse de clubs, actrice, duettiste, auteure de sitcoms, scénariste et réalisatri­ce de films, metteure en scène et enfin, depuis dix ans, directrice artistique du Théâtre du Rideau Vert ». FAMILLE, AMOURS ET LE RESTE

Sans oublier la famille, les amours, les amis, les restaurant­s, ses conviction­s… Ça fait beaucoup, et tout n’y est pas. Comme le 15 novembre 1976, alors qu’elle était sur la scène lors de l’élection du Parti québécois…

« J’en parle pas ? Vous êtes sûre de ça ? » Non, ça n’y est pas. « Ah ben, j’ai oublié… Mais c’est effrayant ! C’est un manque énorme ! J’étais tellement fière d’avoir été choisie avec Doris Lussier pour montrer les chiffres qui annonçaien­t les députés élus ! » Zut, zut, zut. Un courriel suivra d’ailleurs, le lendemain de notre entrevue : « Merci d’avoir éveillé en moi le merveilleu­x souvenir de 76 qui, si par moments s’éloigne de ma mémoire, est par contre toujours resté dans mon coeur. »

Dans son coeur aussi tous les tournages qu’elle n’a pas recensés – Gina,

Les Plouffe, etc. –, s’en tenant à ceux où elle tenait des premiers rôles. « Sinon ma biographie aurait fait 900 pages et ça aurait fait suer tout le monde ! »

Mais même en faisant le tri, il reste amplement de quoi raconter.

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