Le Journal de Quebec - Weekend
PASSIONNÉ DE LUTTE
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Kevin Raphaël est un drôle de numéro ! Entre sa carrière d’humoriste, son implication communautaire, son rôle d’entraîneur sportif auprès des jeunes et sa nouvelle fonction d’analyste de matchs de lutte, il laisse sa
Kevin, vous êtes né à Montréal et avez été élevé à Laval. Dans quel contexte familial avez-vous grandi ? Mes parents, qui ont immigré au Québec avant ma naissance, sont originaires d’Haïti. Ils étaient très jeunes lorsqu’ils m’ont eu. J’ai deux soeurs qui sont plus jeunes que moi de deux ans, ainsi qu’une autre qui a 16 ans. Mes parents sont encore ensemble. Ils travaillent fort et ils m’ont inculqué de belles valeurs. Je suis chanceux d’avoir grandi dans un bel environnement familial, qui comprend mes cousins qui sont ici et que je vois presque tous les jours, comme s’ils étaient mes frères et mes soeurs. Quand l’un de nous fait quelque chose, tous les autres sont là pour le soutenir.
Vos premières amours avec l’industrie du spectacle, vous les avez vécues en faisant de l’humour. D’où vous est venue cette envie de faire de l’humour sur scène ?
Je suis allé voir des humoristes à Secondaire en spectacle, et je me suis dit que je pouvais faire ma place. J’ai donc écrit mes numéros, et ç’a fonctionné. Tout ça, c’est aussi grâce à mon partenaire Emmanuel Anderson, avec qui je travaille encore aujourd’hui sur tous mes projets. Bref, j’ai tellement aimé être sur scène que j’ai voulu le faire de nouveau.
Comment décririez-vous votre type d’humour ?
Authentique ! Je suis un gars authentique, attaché à ses valeurs et à sa culture. Quand on combine la culture haïtienne et la culture québécoise, c’est tellement beau ! Sur scène, je dis ce que je pense, et ce sera la même chose à TVA Sports. Ça va être un beau party.
Vous êtes aussi journaliste. Vous avez entre autres couvert des événements et interviewé des vedettes sportives aux États-Unis. Comment s’est développé ce côté-là de vos intérêts ?
J’ai commencé dans le milieu communautaire, et je voyais cela comme une formation pour l’avenir. Alors, je me renseignais sur les événements, ici et aux États-Unis, et je me battais pour avoir une accréditation. À force de les déranger, ils m’ont donné une chance. Après ça, beaucoup de portes se sont ouvertes pour moi. J’ai beaucoup appris.
Vous allez être analyste à l’émission
Raw, aux côtés de Patric Laprade, qui agira comme descripteur. Pourquoi vous intéressez-vous à la lutte ?
Quand mes parents sont arrivés au Québec, la première chose qu’ils ont vue à la télévision, ce sont des combats de la WWF. Ils sont tombés amoureux de ce sport ! C’était Hulk Hogan, Macho Man et toute cette bande-là. C’était comme un rêve, dans le fond : il s’agissait de personnages impossibles. C’était divertissant, et on voyait un bon qui se battait contre un méchant. On n’avait pas besoin d’en savoir plus. À partir de là, lors de nos partys de famille, Noël compris, on regardait la lutte sur des cassettes VHS. C’était un peu notre musique de fond pour Noël. Mes grands-parents pensent encore que tout ça est vrai !
Il y a tout de même un grand pas entre être un amateur de lutte et devenir analyste de ce sport à la télé. Qu’est-ce qui vous a mené à cela ?
C’est en bonne partie à force d’en écouter. Je voulais comprendre comment ça marche et je me suis mis à faire des recherches, ce qui m’a amené à étudier l’histoire de ce sport, les mouvements, la mentalité, les enjeux et les symboles sociaux. J’ai lu des magazines, j’ai regardé de vieux enregistrements vidéo de rencontres... Je suis là pour transmettre ma passion, mais aussi l’information aux gens. Il faut savoir de quoi on parle ; chaque prise a un nom précis !
En 2017, quel est selon vous l’intérêt pour la lutte ?
Ce sont les histoires qui viennent avec les lutteurs. En plus, les combats sont très spectaculaires. Ce sont des athlètes, et il y en a pour tout le monde. Si les gens peuvent voir à quel point je suis heureux pendant un match, alors j’aurai réussi.
Vous vous impliquez aussi beaucoup sur le plan communautaire...
Je pense entre autres au moment où j’ai lancé la Classique KR, une partie de hockey avec des joueurs de la LNH contre des humo- ristes, au profit de l’Hôpital Sainte-Justine. J’ai fait ça après avoir rencontré une petite fille de sept ans, Laurence, qui avait la leucémie. Elle est devenue ma meilleure amie parce qu’elle m’a appris beaucoup, entre autres sur moi-même et sur la chance que j’ai de pouvoir redonner autour de moi, tous les jours. C’est important pour moi, car ça montre qu’on n’a pas besoin d’être une vedette pour s’impliquer. Suivez les combats de lutte de la WWE à l’émission Raw, commentés par Kevin Raphaël et Patrick Laprade, les mercredis, tout de suite après Dave Morissette en direct, à TVA Sports.